Haïti: les exportations et les importations chutées au cours de l'exercice fiscal 2022-2023

L'exercice fiscal 2022-2023 est marqué par une baisse considérable des exportations.  Représentées en moyenne 40% du Produit intérieur brut (PIB), les exportations haïtiennes ont chuté à plus de 20%. En outre, faisant face à des difficultés financières, des entreprises évoluant dans le secteur de la manufacture et du textile ont été contraintes de réduire leurs activités à cause de la détérioration du climat sécuritaire où les gangs contrôlent une bonne partie du territoire. 




 

Parmi les facteurs qui ont impacté le plus les conditions sociopolitiques et sécuritaires, des chocs internes et externes ont été à la base, explique le Premier ministre Ariel Henry dans la lettre de cadrage du projet Budget 2023-2024, adressée aux ordinateurs des différents ministères. «Des phénomènes internes, il y a l'augmentation des coûts de transaction liée à la dégradation du climat sécuritaire du pays, la rareté des produits pétroliers à certaines périodes entraînant la perturbation de la chaîne d'approvisionnement, la baisse du volume des importations , la forte volatilité du change. Des phénomènes externes, les effets de l'invasion russe en Ukraine concourent à la hausse des cours mondiaux. Celle-ci a une incidence directe sur le pouvoir d'achat des ménages haïtiens par rapport à leurs vulnérabilités d'où depuis mars 2023, près de 4,9 millions de personnes ont été touchées par l'insécurité alimentaire», a mentionné le chef du gouvernement. 



 

En ce qui concerne les exportations qui pourraient vivement contribuer au développement des différents secteurs d'activité, les chiffres ont totalement baissé.  Une chute de 21,6% durant les six premiers mois de l'exercice fiscal. Selon l'économiste Eddy Labossière, il s'agit d'une année calamiteuse à tous les niveaux pour l'économie haïtienne puisque des secteurs qui peuvent participer à la relance des activités économiques ont été paralysés pendant l'exercice en fiscale en cours. «Des grèves à répétition, des travailleurs incapables de se rendre dans les usines, des bandits qui détournent des camions de marchandises, tous ces faits contribuent à l'incapacité d'exportation des entreprises», a souligné l'économiste.



 

Pour les recettes enregistrées par l'Administration générale des douanes (AGD) pendant l'année,  l'économiste affirme que ces chiffres proviennent de l'ensemble des mesures et des réformes considérées au sein de l'institution et principalement à partir des efforts déployés pour diminuer  la corruption au niveau de cette boite, lors des importations. En effet, jusqu'au mois de juin, les recettes courantes au niveau des douanes ont progressé de 56% en glissement annuel. Néanmoins, le professeur Labossière met davantage l'accent sur les exportations qui peuvent apporter beaucoup plus de capitaux dans l'économie avec la rentrée des devises qui joue un rôle prépondérant dans l'appréciation de la gourde et le combat contre l'inflation.

 

Parallèlement, il assure que l' importation fixée vers des produits qui peuvent générer l'emploi et faciliter la production a également toute son importance dans le développement du pays, tout en condamnant les importations liées à la consommation qui ne font que détruire la production nationale et intensifier la misère dans le pays. 



Oberde Charles

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