La corruption entrave l’aboutissement de certains grands procès, selon l'économiste Joseph Arold Pierre

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À l'Occasion de la journée commémorative des trois (3) ans depuis l'assassinat du bâtonnier Montferrier Dorval, organisée par le barreau de Port-au-Prince, le 28 août,  le politologue et économiste Arold Pierre s’insurge contre la corruption et l’impunité qui caractérisent le fonctionnement de la société.

Pur lui, ce sont des outils utilisés par des secteurs pour défendre leurs intérêts sans pour autant les citer.

Au niveau du système judiciaire, dit l’économiste,  des dossiers sensibles tels que ceux relatifs à l’assassinat de Monferrier Dorval, du Président Jovenel Moise sont relégués au second plan, oubliés ou presque dans les tiroirs.

Pour lui, il est inimaginable de ne pas pouvoir rendre justice au bâtonnier Dorval, à sa famille et aux membres de la basoche qui se trouvent en attente depuis trois (3) ans et qui vont espérer on ne sait pas encore pour combien de temps.

 

Joseph Arold Pierre  n’a pas aussi caché son indignation du fait que très peu d’attention soit accordée par la justice haïtienne au dossier de feu Jovenel Moïse plutôt pris en main, semble-t-il, par la justice américaine qui a déjà fait une condamnation dans le cadre de cette affaire.

Il a aussi abordé le dossier Petro Caribe sur lequel on a fait silence radio, il a été relégué aux oubliettes.

De l’avis de M. Pierre, tant que les pratiques de corruption, tant au niveau du secteur public que celui du privé,  continue d’être de mises, aucune avancée ne sera constatée  particulièrement dans les dossiers susmentionnés.

Face à cette réalité qui prédomine également au niveau de la politique haïtienne, l’État de droit qui est la base fondamentale de la démocratie, des droits humains et des libertés individuelles ne pourra pas s’établir, car elle est toujours la première victime de la corruption, déplore le politologue. 

Plus loin, le professeur d'université en a profité pour faire l’éloge de Monferrier Dorval qui symbolisait l’élite intellectuelle critique, respectée et prestigieuse, des caractéristiques  nécessaires à  la construction de la démocratie. Toutefois, il a fait remarquer que cette élite intellectuelle, de par son autorité morale, est appelée à jouer un rôle de premier plan dans la résolution de la crise multidimensionnelle que confronte le pays.

Par rapport  à l’oubli du dossier Petro Caribe, le professeur Pierre déclare qu’il n’y a pas lieu de s’attendre au bon déroulement de ce procès arguant qu’il entrainerait   notamment  la reddition de comptes ce qui va à l’encontre de notre culture.

 L’aboutissement du procès Petro Caribe  provoquerait également la fin de l’État prédateur manœuvré   par le secteur privé des affaires et les acteurs politiques de la place, selon Joseph Harold Pierre qui a aussi établi le lien étroit et indissociable entre l’instabilité politique et la  pauvreté.

Et pour éradiquer cette misère chronique et pernicieuse, il convient  d’instaurer l’État de droit qui jettera les balises pour lutter contre l\insécurité, la corruption et l’impunité, ce qui attirera indéniablement  les investisseurs, a encore préconisé le politologue.

Il a aussi appelé à l’engagement des représentants de la société dans le cadre de la bataille contre la corruption soulignant que de telles constituent des facteurs ayant contribué à rendre Haïti comme l’un des pays les plus pauvres, les plus instables  et les plus inégaux au monde.

 

Oberde Charles

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