Carrefour-Feuille: des déplacés pourchassés dans des centres d'hébergement

Le calvaire des résidents de Carrefour-Feuilles se poursuit pour la plus belle. Après avoir abandonné leurs demeures pour se réfugier dans des camps de fortune, voilà qu'ils sont à nouveau pourchassés par  des malfrats en quête de territoires pour mener leurs basses œuvres.

Dans la soirée du 31 août, des centaines de réfugiés ont été remarqués dans des rues de la capitale en train de fuir des espaces d'hébergement à la rue Capois. C'est également le cas, pour des résidents des quartiers avoisinants de Carrefour-Feuilles qui ont été contraints d'abandonner leurs maisons pour se réfugier ailleurs.

Dans cette dernière vague, la maison familiale du romancier haïtien et éditorialiste du journal Le National Gary Victor a été partiellement incendiée après que les bandits y ont lancé un cocktail Molotov. Heureusement, la famille Victor a eu le temps de laisser la maison. La situation est extrêmement difficile à Carrefour-Feuille qui est tombé sous le contrôle des malfrats. Et les chiffres relatifs aux personnes victimes sont susceptibles de donner le tournis. Des informations non officielles font état de plus d'une centaine de personnes déjà tuées dans les multiples attaques des bandits de Grand-Ravine à Carrefour-Feuille.

Ces attaques des bandits ont provoqué l'effet domino sur les populations des zones adjacentes de Carrefour-Feuille. Ainsi, des résidents de Bolosse, de la ruelle Alerte, de l'Avenue Magloire Ambroise, de la rue Capois et autres ont dû abandonner leurs demeures par rapport aux attaques-surprises des malfrats.

En effet, ces résidents, aux abois, n'ont pas cessé de lancer des messages de détresse aux autorités gouvernementales qui, jusqu'à présent, font fi de leurs doléances. Certains déplacés ont fait savoir qu'ils voulaient se rendre en province, mais ils n'ont pas d'assez moyens financiers  pour payer les frais de transport.  

«Nous sommes des sans-abris, nous voulons nous retirer dans cet état pour cela on a besoin  d'argent pour faire le trajet. Quoique cela paraisse compliqué en raison des foyers de gangs qui ont occupé tous les grands axes routiers. Nous sommes dépourvus de tout et les dirigeants n'ont rien fait pour nous soutenir, on n'a pas d'autres choix que fuir la capitale», a fait savoir une victime rencontrée avec quelques sachets contenant ses effets personnels.

Plus loin, une jeune dame avec son bébé de trois mois a informé n'avoir nulle part où aller. Elle dit avoir besoin de l'aide pour prendre soin de son enfant qui a attrapé la fièvre et de la grippe.

La situation de terreur qui règne à Carrefour-Feuilles a paralysé quasiment toutes les  activités économiques des zones avoisinantes.  C'est le cas du marché Salomon, des centres commerciaux et autres entreprises de la zone. 

 

Veron Arnault

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