Les sanctions du conseil de sécurité de l'ONU : une lueur d'espoir, selon l'OHDH

L’Observatoire haïtien des Droits humains (OHDH) considère le rapport du Conseil de sécurité de l'ONU comme une bombe atomique lancée contre la classe politique et le secteur économique traditionnels haïtiens. Cette structure salue la résolution 2653, le Conseil de Sécurité de l'ONU qui donne mandat au groupe d’experts pour recueillir, examiner et analyser les données relatives à la corruption et à l’insécurité infernale qui gangrènent le pays.

Le groupe d’experts a remis son rapport dans lequel plusieurs personnalités de la politique et du secteur des affaires sont indexées. Ils ont démontré les rapports directs existant entre les bandits armés et des personnalités haïtiennes.

En conséquence, le Conseil de Sécurité a prévu un ensemble de sanctions à l’encontre de ces personnes qui s'enrichissent au détriment de la population, telles que le gel des avoirs, l’interdiction de voyage, et un embargo leur sont réservés.

Ces restrictions seront effectives dans tous les pays membres de l’Organisation des Nations unies, conformément aux articles 23 à 32 du chapitre 5 de la charte, conférant le plein pouvoir à ladite organisation d’agir au nom de tous les pays membres pour le maintien de la paix et de la sécurité internationale.

Ces décisions respectent les conventions et accords signés par Haïti, notamment l'accord avec le "Drug Enforcement Administration" (DEA) visant à lutter contre le trafic illicite de la drogue, signé le 17 octobre 1997, ratifié par le parlement et publié dans le moniteur en juillet 2022. La Convention interaméricaine contre la Corruption (CICC), signée le 8 juin 2004.

La convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 15 décembre 2000, signée par Haïti le 10 décembre 2003, et ratifiée au parlement le 14 septembre 2009.

Pour l'OHDH, l'adoption de ces sanctions constitue un pas dans la bonne direction, puisqu’elle ouvre la voie à l’émergence d’une nouvelle élite politique et économique. Mais la structure craint que la justice haïtienne ne saisisse pas l'occasion pour sévir contre ces personnalités dont la plupart n’ont jamais été désignées comme coupables à cause de leur notoriété et suprématie dans le pays.

Cependant, ceux dont leurs noms figurent dans la liste des sanctionnés n’auront aucun recours juridique. Cette liste sera envoyée dans les 194 pays membres de l’ONU et à Interpol afin d’appliquer les sanctions imposées à ces personnes. Aussi, faut-il ajouter qu’elles ne seront pas chassées de leur patrie.

 

 

Shelsa Philius

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