La POHDH appelle au respect des droits des ouvriers et ouvrières dans les usines de sous-traitance en Haïti

La POHDH a publié un rapport ce vendredi 27 octobre 2023, concernant les conditions de travail des ouvriers et ouvrières dans le secteur de la sous-traitance en Haïti. Ce rapport s'inscrit dans le cadre de son plaidoyer pour le respect, la protection, et la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels garantis par la constitution de 1987 et les instruments internationaux des droits humains ratifiés par l'État haïtien.

Lors des rendez-vous mensuels de la plateforme, la POHDH a présenté un rapport d'enquête de 15 pages sur les conditions de travail exécrables des ouvriers et ouvrières dans le secteur de la sous-traitance. En rappelant le contexte sociopolitique où les ouvriers avaient entamé une vague de mobilisations pour exiger un salaire journalier de 1500 gourdes et la satisfaction de certains avantages sociaux, le Coordinateur de cette structure des droits humains, Alermy Previlus, tire la sonnette d'alarme sur la violation systématique des droits de ces hommes et femmes de la sous-traitance.

En plus de demander la révision du salaire minimum, la POHDH dénonce également les actes frauduleux de certains employeurs qui prélèvent des frais d'assurance de santé ou de vieillesse sur leur salaire, sans les verser à l'Office d'Assurance Accidents du Travail, Maladie et Maternité (OFATMA) ou à l'Office National d'Assurance-Vieillesse (ONA) comme prévu par la loi.

En 2022, les emplois dérivés des usines de la sous-traitance étaient estimés entre 50 000 et 60 000 selon l'Association des Industries d'Haïti (ADIH). Aujourd'hui, les ouvriers se plaignent du fait que les usines procèdent à des vagues de licenciement qui réduisent de plus d'un tiers les effectifs dans ce secteur d'activité.

La POHDH constate que les conditions de travail des ouvriers dans les usines de la sous-traitance portent atteinte à leur dignité et violent gravement leurs droits fondamentaux.

Elle rappelle que le Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels (PIDESC) reconnaît le droit de toute personne à des conditions de travail justes et favorables, garantissant une rémunération décente pour eux et leur famille, la sécurité et l'hygiène au travail, le repos, les loisirs, une durée raisonnable du travail, des congés payés périodiques, ainsi que la rémunération des jours fériés.

La POHDH critique et condamne les pratiques frauduleuses des employeurs qui s'enrichissent en prélevant des cotisations sur le salaire des ouvriers, alors que la vie de ces ouvriers et de leur famille en dépend.

Elle s'indigne contre la stratégie de certains employeurs consistant à sanctionner et révoquer des ouvriers parce qu'ils protestent et revendiquent leurs droits. La structure souligne que cette pratique constitue une violation grave du Code du travail haïtien, qui traite des conditions de résiliation du contrat de travail.

Forte de tout cela, la POHDH recommande aux autorités de prendre des dispositions nécessaires et adéquates pour permettre aux ouvriers et ouvrières de jouir de conditions de travail justes et favorables conformément à la constitution de 1987, au Code du travail, et au Pacte international relatif aux Droits économiques, sociaux et culturels ratifié par l'État haïtien en janvier 2012.

Enfin, le Conseil Supérieur des Salariés (CSS) est encouragé à assumer ses responsabilités de manière à être régulier dans l'accomplissement des tâches que lui confère la loi, afin d'éviter des conflits entre les ouvriers et les employeurs d'usines concernant l'ajustement salarial.

 

 

Gerard H. Resil

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