Pour améliorer la santé mentale de la population

Pour clôturer le mois de la santé mentale, le Ministère de la Santé publique et de la Population et ses partenaires ont lancé, ce lundi 30 octobre, deux journées d’ateliers d’identification des priorités en santé mentale et un appui psychosocial. Lors du lancement de cette table thématique, le Dr Alex Larsen, ministre de la santé publique et de la Population, promet d’intégrer la santé mentale au niveau des soins de santé primaires et de réduire le taux de suicide de 50% d’ici 2025.

Quelques jours après la commémoration de la Journée mondiale de la santé mentale, célébrée habituellement le 10 octobre, les autorités sanitaires en partenariat avec l’Organisation panaméricaine de la Santé / Organisation mondiale de la santé, ONU-femmes et d’autres partenaires ont célébré la Journée mondiale de la santé mentale en Haïti, en abordant les différents facteurs et phénomènes sociaux qui alimentent les troubles mentaux dans la société haïtienne, ainsi que les obstacles qui ne favorisent pas la prise en charge de cette maladie.

Le ministre de la Santé, le Dr Alex Larsen, souligne que la violence inouïe des groupes armés qui limite la circulation des citoyens et des biens dans la capitale haïtienne et dans les régions reculées a de lourdes conséquences sur la santé mentale des citoyens, qui sont souvent en situation de déplacement forcé, séparant les membres d’une même famille. À cela s’ajoute la décapitalisation de la population et l’inflation, qui sont aussi des facteurs qui alimentent le stress, la dépression et bien d’autres maladies mentales.

Le Docteur Larsen estime que les croyances religieuses qui attribuent souvent la dégénérescence mentale à de la sorcellerie, la stigmatisation, la discrimination, le manque d’accès aux soins de santé mentale sont des difficultés clés qui entravent la prise en charge des malades, car les familles affectées et les malades éprouvent souvent de la honte à recourir à des services de soins en cas de maladie.

Pour diminuer l’incidence de la maladie mentale sur la population haïtienne, le MSPP s’engage à augmenter l’accès aux soins de qualité en santé mentale de 30% dans les dix départements géographiques du pays et de réduire d’ici l’année 2025 le taux de suicide lié à des problèmes mentaux de 50%. « Le MSPP s’évertue à élaborer un projet de législation spécifique pour la santé mentale, en vue d’assurer la protection et la garantie des droits des personnes ayant des troubles mentaux », a promis M. Larsen.

Pour atteindre les objectifs visés, des actions comme le renforcement des capacités des professionnels de la santé, l’intégration de la santé mentale au niveau des soins primaires, le renforcement de la surveillance épidémiologique des conditions de la santé mentale, notamment en ce qui concerne la dépression, qui est considérée comme l’un des troubles provoquant le plus le suicide, seront mises en place par les autorités sanitaires.

Présent au lancement de cet atelier, le représentant de l’OPS/OMS en Haïti, le Dr Oscar Barreneche, a réitéré le soutien de l’OPS dans l’élaboration d’une législation sur la santé mentale afin de défendre les droits de chaque individu et de faciliter la prise en charge des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale. « L’OPS continue à porter son soutien au MSPP en renforçant le mécanisme de négociation de la santé mentale à travers une table intersectorielle, en facilitant l’intégration de la santé mentale dans les soins de santé primaire », a indiqué le Dr Oscar Barreneche.

De son côté, la représentante adjointe de l’ONU-Femmes en Haïti, Sophia Avyarimana, a rappelé que le contexte de sécurité délétère a de lourdes conséquences sur la vie des citoyens, en particulier les femmes et les filles qui sont souvent victimes de viols individuels ou collectifs. «Le viol continue d’être utilisé comme une arme de guerre pour punir la population et étendre les territoires des bandits. Malgré cette situation, les femmes et les filles font face à des difficultés d’accès à la santé mentale. La demande est devenue supérieure à l’offre en raison de l’insuffisance des prestataires et du manque d’information pour les usagers », a souligné Mme Avyarimana.

Ainsi, elle espère que cet atelier sera une occasion pour standardiser les métiers et les procédures de la prise en charge à travers un plan de protocole de prise en charge de la santé mentale que les institutions habilitées pourront utiliser, et qu’une feuille de route sera mise en place pour permettre au MSPP de jouer son rôle régalien en garantissant aux prestataires de fournir des services de qualité et, surtout, en assurant aux bénéficiaires des normes standard pour les services qui leur sont destinés.

Parallèlement, d’autres représentants des organisations en charge de ces deux journées de réflexion, comme l’UNFPA, le Rotary Club de Juvénat, la Fondation pour la consolidation de la paix, ont également abordé le problème de la santé mentale, le contexte actuel du pays qui alimente les troubles mentaux, la stigmatisation et la discrimination qui entravent la prise en charge des malades.

 

Sheelove Semexant

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