La situation critique de la région métropolitaine de Port-au-Prince

Les nombreuses attaques des bandits armés au cours du week-end écoulé ont provoqué une paralysie quasi totale des activités dans plusieurs zones, notamment au centre-ville de Port-au-Prince.

Environ 48 heures après l'attaque armée contre le pénitencier national, entraînant l'évasion de plus de trois mille détenus, le constat est glaçant , la capitale ressemble presque à une ville fantôme, avec des habitants circulant hâtivement, la peur se lit sur leurs visages, tandis que des dizaines de cadavres jonchent les rues.

Sous l'assaut des malfaiteurs, plus d'une dizaine de voitures ont été incendiées au centre-ville, des maisons ont été pillées, et plusieurs cas d'assassinats ont été recensés au cours des trois derniers jours. Ces attaques ont contraint des dizaines de résidents à fuir leurs domiciles, en particulier dans les rues Monseigneur Guilloux, Cameau, Avenue Magloire Ambroise, et aux alentours, afin d'éviter d'ajouter à la liste des victimes des criminels renforcés par leur mouvement baptisé «Viv Ansanm».

Ce 4 mars 2024, les transports en commun ont fonctionné au ralenti, certains chauffeurs ont dû adopter de nouveaux itinéraires en raison des barricades installées par la population dans plusieurs quartiers, notamment à Canapé Vert, pour se prémunir d'éventuels assauts de gangs armés.

Par ailleurs, des taxis assurant le transport en commun ont été remarqués dans les zones de tension, où les citoyens ont déserté les lieux sous la pression des malfrats qui circulent presque constamment. Le marché Salomon était complètement désert en ce premier lundi de mars, et même les commerçants à côté du stade Sylvio Cator n'ont pas fait acte de présence.

Cependant, à Canapé-Vert, les habitants ont lynché plus de cinq individus accusés d'appartenir au groupe «5 segond», dirigé par le caïd «Izo». Pour contrôler la panique qui a régné dans la nuit du 2 au 3 mars, des citoyens ont créé une brigade de vigilance tout en bloquant des axes routiers, notamment celui menant à Debrosse, Juvénat, et autres.

De ce fait, les automobilistes ont dû emprunter la route de Bois-Verna en passant par Pont Morin pour circuler sur la route de Bourdon afin d'arriver à la station, où ils ont utilisé cette même voie pour transporter les passagers jusqu'à la faculté d'odontologie.

La situation dans la commune de Carrefour n'est pas très différente de celle à Port-au-Prince, où des hommes lourdement armés ont paralysé les activités de Bizoton 51 jusqu'à Diquini, érigeant des barricades sur la nationale pour entraver la circulation du blindé surveillant les locaux de la base amirale Killick, communément appelée la marine haïtienne.

Lors du passage des policiers à bord du char blindé, des échanges de tirs ont eu lieu avec les hommes armés, provoquant une vive tension dans ces quartiers où des riverains ont été blessés par balle.

 

Veron Arnault

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