Haïti/Crise

Des organisations de droits humains dénoncent la passivité du gouvernement face à la violence des gangs

Suite aux attaques des hommes armés à la prison civile de Port-au-Prince, le samedi 2 mars dernier, des organisations de défense de droits humains condamnent avec sévérité la passivité du gouvernement haïtien face à la terreur que sèment les groupes armés dans le pays. Parmi ces organismes, la POHDH et l'ORDEDH déplorent la dégradation du climat sécuritaire et appellent à des mesures urgentes pour redresser la situation.

Alermy Piervilus, le directeur exécutif de la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (POHDH), dénonce les différentes violations des droits humains provoquées par la violence des gangs armés sur le territoire pendant ces derniers mois.

«La population se trouve abandonnée à elle-même, où ses principaux droits fondamentaux sont violés. Tous les jours, on assiste à une augmentation du nombre des déplacés et des zones occupées par les groupes armés. La situation chaotique qu'on connaît actuellement démontre clairement l'impuissance des autorités étatiques, alors que les groupes armés ne font que multiplier leurs forfaits et contribuer à la dégradation des conditions de vie de la population haïtienne dont plus de la moitié est déjà touchée par l’insécurité alimentaire à son pic le plus aigu», a-t-il souligné.

De fait, le défenseur des droits humains condamne les dernières attaques des groupes armés sur la prison civile de Port-au-Prince et celle de la Croix-des-Bouquets.  Selon lui, ces actions ne pourraient se produire sans la complicité d'autres acteurs de la société. En ce sens, il indique que ce cycle de violence traduit l'irresponsabilité du gouvernement et sa volonté de faire durer la crise.

D'autre part, Me Darbenzky Gilbert, le responsable de l'Ordre des défenseurs des droits humains (ORDEDH), condamne le silence du gouvernement suite aux dernières exactions des groupes armés dans la capitale. Parallèlement, il indique que l'ensemble de ces actes de violences perpétrées à Port-au-Prince à la fin de la semaine précédente, traduit d'une part l'intérêt du gouvernement pour justifier auprès de l'international l'intérêt pour faire presser la venue de la force multinationale que doit diriger le Kenya en Haïti. 

« Aucune mesure n'a été prise pour empêcher les gangs d'aboutir à un tel plan. Depuis des mois, les commissariats et les prisons sont les principales cibles des groupes armés, tout cela au détriment de la population civile qui n'a aucun recours sinon que de fuir leurs zones, leurs domiciles et leurs avoirs sans savoir même où aller», déplore-t-il. 

En effet, Me Gilbert appelle le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour redresser la situation et permettre le fonctionnement de tous les secteurs d'activités dans le pays. Il exige un bilan de la part des responsables de la police, en vue d'apporter des précisions sur l'ensemble des attaques qui ont été produites sur les prisons civiles de Port-au-Prince,  de la Croix-des-Bouquets et l'évasion de quelques prisonniers au sous commissariat de Delmas 33, pendant le weekend écoulé.

 

Oberde Charles 

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