Des secteurs d'activités au point mort à Port-au-Prince, suite à la multiplication de la violence des gangs

Quelques heures après les différentes attaques perpétrées par les groupes armés sur les prisons civiles de la Croix-des-bouquets, de Port-au-Prince, des sous commissariats de la région métropolitaine et de l'éroport international Toussaint Louverture, les activités économiques fonctionnent au ralenti dans presque tout le pays. Les vols commerciaux des lignes aériennes sont annulés, le petit commerce et les activités industrielles sont profondément affectés. 

Avec cette conjoncture actuelle le pays s'achemine vers une sixième année de croissance négative. Les récents événements de février à ce début de mars 2024 ont de graves conséquences sur le fonctionnement normal des activités à travers tout le pays. Des départements comme l'Artibonite, le Sud'Est, le Nord'est entre autres, sont très touchés par la multiplication de la violence des groupes armés qui prévaut actuellement au niveau de la capitale où les gangs continuent d'attaquer des institutions clés du pays. En outre, le transport en commun, le petit commerce, les activités du secteur financier et industriel sont quasi dysfonctionnels dans la région métropolitaine et dans d’autres zones touchées par la violence des groupes armés.

Selon l'économiste Michaëlle Paraison, la multiplication des attaques des groupes armés, survenue ces dernières semaines au niveau de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, peut en effet, conduire à la détérioration des indicateurs macroéconomiques. Donc les ménages pourront assister à une hausse du prix de certains produits, et la rareté de certains autres est assez prévisible sur le marché local. 

« En 2024, il y aura beaucoup plus de pauvres dans le pays tenant compte de la crise systémique dans laquelle se trouve incruster le pays. En somme, le taux de pauvreté va considérablement augmenter, au détriment des ménages», avait-elle martelé.

Dans certains quartiers à Port-au-Prince, il y a déjà une indisponibilité de l'eau potable, la population se trouve dans l'obligation de parcourir des kilomètres pour pouvoir se procurer un peu d'eau. La tension qui monte dans les alentours du terminal de Varreux, soit à Cité-Soleil et au bas Delmas a déjà causé le dysfonctionnement du plus grand centre de stockage de produits pétroliers du pays. Au niveau de la capitale, rares sont les stations services qui distribuent l'essence en ce moment.  

A Pétion-ville comme sur la route de Delmas, les gallons jaunes du marché noir de l'essence, refont progressivement surface. Dans les marchés publics, de plus en plus de produits sont indisponibles tant pour les produits importés que les produits locaux, en raison de la fermeture des entreprises et de la circulation des marchandises. 

Parallèlement, les appels à l'aide augmentent à travers le pays. Des habitants de la rue Saint Honoré, de la rue du Centre, de la rue de l'Enterrement, de la ruelle Alerte, entre autres, ont dû laisser leurs domiciles pour s'échapper de la violence des gangs ce weekend. Des acteurs attendent impatiemment le secours de l'international pour mettre fin à la crise sécuritaire dans le pays, tandis que les groupes armés font monter la pression créant beaucoup plus d'instabilité dans les rues.

 

Oberde Charles 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES