GARR dénonce les abus contre les migrants haïtiens en République dominicaine

Le Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) exprime son soutien à l'initiative d'Amnesty International visant à dénoncer les violations des droits des migrants haïtiens en République dominicaine.

« Cette alliance souligne l'urgence de la situation, alors que les autorités dominicaines sont exhortées à prendre des mesures pour suspendre les actes de racisme et de xénophobie à l'encontre de cette communauté vulnérable. Le GARR et Amnesty International appellent conjointement à la protection des droits fondamentaux des migrants et réfugiés haïtiens sur le territoire dominicain. », lit-on dans un document publié.

En effet, Haïti traverse actuellement une crise socio-économique et politique sans précédent, caractérisée notamment par l’explosion des violences des groupes armés. Des quartiers entiers sont vidés de leurs résidents, tandis que des milliers de maisons et d'entreprises sont pillées puis incendiées, et des institutions publiques, vandalisées par des individus armés. Tous les jours, le pays se réveille avec des cadavres dispersés dans plusieurs coins, a souligné le GARR dans sa note de dénonciation.

Suivant le GARR, des événements dramatiques se sont déroulés à la frontière entre Haïti et la République dominicaine au cours du mois de mars, mettant en lumière des violations graves des droits humains. Le GARR a rapporté des incidents encore plus préoccupants, où des migrants haïtiens ont été victimes de tirs de soldats dominicains lors de leur arrestation.

« Un exemple frappant est celui de Jean Denis, un jeune homme de vingt-sept ans, qui s'est présenté au bureau du GARR le 24 mars dernier à Belladère, portant trois balles dans ses pieds. Selon ses témoignages, lui et d'autres migrants ont été arrêtés alors qu'ils rentraient du travail en moto. Les soldats dominicains les ont forcés à se coucher au sol, puis ont ouvert le feu lorsque l'un d'entre eux a tenté de s'échapper. Ces événements soulèvent de vives inquiétudes quant au traitement des migrants à la frontière et à la violence exercée par les autorités dominicaines. », rapporte le GARR.

Entre-temps, la République dominicaine continue ses opérations de déportations massives de migrants haïtiens malgré le tumulte en Haïti, entraînant de graves violations des droits humains. Les expulsions sont marquées par des brutalités, des détentions arbitraires sans accès à la nourriture ni à l'eau potable, et l'utilisation abusive de gaz lacrymogènes. Les domiciles sont saccagés, les économies emportées, et les biens personnels détruits ou confisqués. Ces actions inhumaines, qualifiées de racistes, mettent en danger la vie des Haïtiens qui fuient les conflits armés pour leur survie. Le GARR exhorte les dirigeants dominicains à suspendre ces rapatriements et à respecter les accords internationaux sur la migration. Il en appelle également à la communauté internationale pour prendre des mesures afin de garantir le respect et la dignité des migrants haïtiens.

 

Vladimir Predvil

 

 

 

 

 

 

 

 

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