HAITI/ CRISE

RSF et des journalistes haïtiens lancent un appel pour la protection de la liberté de la presse

Alors que la crise persiste en Haïti, Reporters sans frontières (RSF) souligne l'importance cruciale du droit à l'information. Avec plus de 90 journalistes haïtiens soutenant la démarche, RSF appelle à une action urgente de la communauté internationale et du nouveau conseil présidentiel de transition pour protéger la liberté de la presse et éviter que le pays ne sombre dans le silence médiatique.

En effet, un collectif de plus de 90 journalistes haïtiens a lancé un appel pressant à la communauté internationale et au conseil présidentiel de transition le 12 avril dernier. Principalement basés à Port-au-Prince et dans les environs, ces journalistes proviennent de différentes rédactions nationales telles que Le Nouvelliste, Haïti24 et Alter Presse, tandis que certains travaillent de manière indépendante. Ils exercent dans divers médias, notamment la presse écrite, en ligne, la télévision et la radio, et sont membres de l'Association des journalistes haïtiens (AJH). Ce collectif se joint à Reporters sans frontières (RSF) pour alerter sur la gravité de la situation actuelle dans le pays.

« Il est difficile d'imaginer un contexte plus complexe pour l’exercice du journalisme que celui d'Haïti. Aux défis historiques auxquels la presse est confrontée dans le pays, s'ajoute l’impact d’une insécurité qui a atteint un niveau sans précédent ces derniers mois, avec des journalistes attaqués, kidnappés, empêchés de se déplacer en raison des actions des gangs, et se trouvant dans une situation de précarité économique généralisée. Le journalisme doit occuper une place centrale dans les discussions sur la sortie de crise et figurer dans l’agenda de la coopération internationale. », a déclaré Artur Romeo, directeur du bureau Amérique latine de RSF

De leurs côtés, des journalistes haïtiens alertent sur la crise sans précédent que traverse le journalisme dans le pays. « Face à une insécurité grandissante, caractérisée par des agressions, des enlèvements et des assassinats de journalistes, la situation est alarmante. Les quartiers de Port-au-Prince sont devenus inaccessibles en raison du contrôle exercé par des groupes armés, exacerbant les difficultés pour les professionnels de l'information. Cette atmosphère d'insécurité généralisée entraîne une dégradation des infrastructures, une précarisation financière des médias et une perte d'accès à la formation pour les journalistes. », déplorent-ils.

Face à ces risques, l'abandon de la profession et l'exil semblent être les seules options viables, à cet effet, ils lancent un appel pressant à la communauté internationale, aux agences de coopération, aux organisations internationales et au Conseil présidentiel de transition pour un soutien accru à la presse et à la liberté d'information en Haïti.

 

Vladimir Predvil

 

 

 

 

 

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