Haïti : la fête des Mères perd de son éclat

En Haïti, la fête des Mères est traditionnellement célébrée le dernier dimanche du mois de mai. C’est une date marquée par des élans d’amour et de reconnaissance envers celle qui nous a donné la vie. Habituellement, l’ambiance est festive, les rues sont animées, et les marchés regorgent de fleurs, de cadeaux, de chants et de sourires. Mais cette année, le contexte est bien différent. L’insécurité qui ronge le pays a jeté une ombre sur cette célébration, pourtant si chère aux Haïtiens.

Certaines marchandes témoignent de la morosité ambiante soulignant que les ventes sont catastrophiques, les produits ne trouvent pas preneurs. Si elles continuent malgré tout à exposer leurs marchandises, ce n’est que pour marquer l’importance symbolique de la date. « Depuis ce matin je suis là. Je n’ai rien vendu du tout, les gens ne regardent même pas », se désole une marchande. « La fête n’est plus la même », ajoute une autre, visiblement émue.

Autrefois, cette journée faisait vibrer les rues. Aujourd’hui, elle semble presque oubliée, noyée dans les difficultés quotidiennes. La population n’a tout simplement plus le cœur à célébrer, prise au piège d’une impasse marquée par une crise multidimensionnelle.

Plus loin, les commerçantes appellent les autorités à assumer leurs responsabilités. Elles demandent un changement réel, profond, et surtout, une attention sincère aux plus vulnérables. « Ils doivent penser aux plus faibles. Cette situation ne peut plus durer, nous n’en pouvons plus », lance une femme.

Certaines disent avoir totalement perdu confiance en l’État. « Il n’y a pas d’autorité. Nous n’avons que Dieu », lâche une autre, résignée. Les traditions se perdent, la détresse s’intensifie, et l’inaction des dirigeants semble prolonger le calvaire d’un peuple en souffrance. Et pourtant, malgré tout, le peuple haïtien continue de faire preuve d’un courage admirable et d’une résilience inébranlable.

Sorah Schamma Joseph

 

 

 

 

 

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