À quelques jours du sommet régional prévu du 6 au 8 juillet à Montego Bay, en Jamaïque, le Groupe des personnalités éminentes de la CARICOM a tenu une réunion spéciale le mardi 1er juillet avec les acteurs haïtiens, dans le but d’évaluer la situation politique, sécuritaire et institutionnelle du pays. À cette occasion, le Groupe de la Société Civile (GSC) a présenté sa position, appelant à une prise de conscience urgente des signataires de l’accord du 3 avril 2024, face à la dégradation accélérée du contexte national.
Selon le GSC, les objectifs initiaux de l’accord notamment l’organisation d’élections avant la fin de l’année et l’installation d’autorités légitimes au pouvoir le 7 février 2026 apparaissent aujourd’hui très hypothétiques. Les conditions sur le terrain se sont détériorées, rendant de plus en plus difficile la réussite du processus de transition.
Face à ce constat, le Groupe de la Société Civile exhorte les parties prenantes à se réunir en urgence afin d’évaluer la situation et de formuler des propositions claires, concrètes et responsables. Pour le GSC, il s’agit non seulement de faire preuve de sérieux, mais aussi de réaffirmer leur engagement envers la souveraineté nationale, alors que l’Organisation des États américains envisage de s’impliquer davantage dans le dossier haïtien, sous l’impulsion de la nouvelle administration américaine. « Cette orientation est notamment évoquée dans le paragraphe 13 de la résolution adoptée lors de la quatrième séance plénière de l’OEA, le 27 juin dernier. », dit-il.
Le GSC rappelle que les articles 46 et 47 de l’accord du 3 avril stipulaient l’obligation des signataires à coopérer de bonne foi pour sortir le pays de la crise et à mettre en place une Assemblée bénévole composée de représentants des neuf secteurs impliqués dans la formation du Conseil présidentiel de transition
En conclusion, le Groupe de la Société Civile appelle à une prise de responsabilité collective et à des actions immédiates pour éviter que le pays ne sombre davantage dans le chaos. « Le temps n’est plus aux déclarations d’intention, mais à des actes concrets, pour honorer les engagements pris et redonner à la nation haïtienne une perspective d’avenir. »
Vladimir Predvil