Le taux d’inflation en Haïti a atteint 32 % en glissement annuel, tandis que la dette publique pourrait s’élever à 12,4 % du Produit intérieur brut (PIB) d’ici la fin de l’année, selon le Fonds monétaire international (FMI). Ces données ont été fournies à l'issue d'une mission d’évaluation menée à distance entre le 30 septembre et le 8 octobre 2025, dans le cadre du programme de référence en Haïti.
Le FMI met en garde contre la dégradation de la situation économique du pays, soulignant que celle-ci devient de plus en plus préoccupante en raison de plusieurs facteurs, notamment la crise sécuritaire persistante et les faiblesses des institutions publiques. Cela fait désormais sept années consécutives que l’économie haïtienne subit une contraction.
Selon les informations disponibles dans le communiqué, la situation est particulièrement inquiétante dans le secteur bancaire. Au mois de juin, le ratio des prêts improductifs a dépassé 13 %, tandis que le ratio des fonds propres du système bancaire a atteint 22 %, bien au-dessus de la moyenne de 12 %.
En revanche, les transferts financiers ont connu une hausse, atteignant plus de 3.1 milliards de dollars en réserves de changes brutes et les réserves internationales nettes ont atteint 1,5 milliard de dollars, représentant environ sept mois de prospection. Il convient de souligner que le taux de change reste stable.
Le FMI exprime également des inquiétudes concernant l’aggravation de la violence armée en Haïti, phénomène qui freine la croissance économique et sociale. L’organisation prévient que de nouvelles politiques migratoires pourraient avoir un impact négatif sur les transferts financiers, notamment par le biais de rapatriements massifs.
Dans ce context difficile, le FMI recommande la mise en œuvre de réformes de gouvernance visant à améliorer les conditions économiques, à renforcer le cadre de politique monétaire de la Banque centrale, ainsi qu’à optimiser la mobilisation des recettes publiques et l’exécution budgétaire.
Shelsa Philius