Le CAPAC et l’UNICEF créent « Espas Mwen » : un espace de dialogue pour sensibiliser les déplacés sur les normes favorables aux femmes et aux filles

En collaboration avec l'UNICEF Haïti, le Centre d'Animation paysanne et d'Action communautaire - CAPAC a mis en place l'initiative « Espas Mwen » dans les camps des personnes déplacées à la suite des violences des gangs armés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince et dans les communautés hôtes. Son objectif est de favoriser un cadre propice aux droits des femmes et des jeunes filles grâce à diverses activités communautaires.

Afin de favoriser l'amélioration des conditions de vie des femmes et des filles, le CAPAC, en collaboration avec l'UNICEF, a instauré un espace mobile dans les camps des déplacés. Cette initiative vise à mettre en place un espace d'écoute psychologique, des groupes de parole et une communication sur la santé sexuelle et reproductive, les violences basées sur le genre (VBG), y compris la protection des enfants. De plus, différentes animations sont organisées et poursuivent durant toute la durée de mise en œuvre des activités. 

Les animateurs.trices du CAPAC ont organisé dans les camps des déplacés un espace de dialogue entre hommes et femmes, avec 15 hommes et 15 femmes, ainsi qu'un espace dédié aux parents et aux enfants, avec 15 parents et 15 enfants. En tout, 50 lieux de discussion ont été créés dans 13 camps touchés par l'activité. Dans « Espas Mwen », les animateurs/trices mettent en place des activités de sensibilisation portant sur la santé sexuelle et reproductive, les IST, la gestion hygiénique des menstruations, la non-scolarisation ou la déscolarisation des filles. Le théâtre forum et les causeries éducatives sont organisés tout en  abordant en créole ces diverses thématiques liées aux droits des femmes et des jeunes, dans le but de faciliter la compréhension, la réception et l'adhésion des communautés.

À cela s'ajoute la disponibilité de plusieurs kits de dignité prêts à être distribués pour améliorer les conditions hygiéniques des femmes et des filles dans les camps de déplacés et les communautés hôtes.

De plus, sur le terrain, l'équipe de CAPAC observe non seulement un enthousiasme pour leurs activités, mais également un début de modification des comportements des populations. Après le théâtre-forum, nous interrogeons les participants et leurs réponses démontrent leur compréhension des sujets abordés. Selon Michelaine AZOR, responsable de cette activité, il est à observer qu'après ces activités, le nombre de dénonciations de cas de violences conjugales et sexuelles ou de pratiques néfastes provenant de ces camps et communautés visités a augmenté.

Les animateurs.trices du CAPAC reçoivent régulièrement des félicitations pour leurs activités dans les camps des déplacés et les communautés hôtes. « Après nos activités, les individus nous contactent pour exprimer leur gratitude, car ils ont acquis des connaissances essentielles grâce à nos animations », disent-ils. Chaque espace de dialogue est restreint en nombre. Madame César, Responsable plainte & Feed-back, a expliqué que : « souvent nous rencontrons un nombre plus élevé en raison de la pertinence des thématiques que nous abordons ».

Somme toute, « Espas Mwen », en dépit des conditions sécuritaires difficiles dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, semble très innovatrice. Cette initiative vise à sensibiliser plus de 3 000 participants, notamment des femmes, des adolescents et des jeunes à la santé sexuelle et reproductive, aux violences basées sur le genre. Dans cette perspective, l’initiative souhaite également toucher plus de 200 personnes en situation de détresse psychologique.

 

Vitalème ACCÉUS

acceus2009@gmail.com

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