Richesse et sagesse

La richesse nous permet, en principe, d’avoir une meilleure qualité de vie.

La sagesse est une quête. Quête qui, quand on arrive à l’atteindre, peut être, elle aussi, une source de qualité de vie.

L’accumulation de biens et d’argent, en nous mettant à l’abri de la pauvreté, nous ouvre de fait la voie vers cette meilleure qualité de vie évoquée 

lequel des deux, de l’argent ou de la richesse est plus facile à acquérir ?  

Est-ce que si on a à la fois la sagesse et beaucoup d’argent on deviendra plus riche que Midas ? Peut-être. Ceci prouverait que l’un n’exclut pas l’autre et les deux, séparément ou mis ensemble, visent à atteindre la même finalité 

autrefois, pour être riche, il fallait travailler dur, exploiter le courage ou la force de travail des autres, mener une lutte sans merci contre ses adversaires compétiteurs et ses ennemis pour pouvoir occuper tout seul le peloton de tête et dicter ou imposer sa loi aux autres. Les organisations mafieuses  tout comme les grands empires du 19e siècle et du début du 20e siècle sont des exemples quasi parfaits ayant bâti leur richesse sur la violence et l’oppression des plus faibles soumis à leur diktat et à leur volonté.

Aujourd’hui, les données semblent avoir changé un peu. On peut devenir riche grâce à des idées, grâce à l’action entrepreneuriale et à la création artistique par exemple. Les entreprises de nouvelles technologies et les prix des tableaux de Dali, de Picasso ou de Basquiat peuvent en témoigner.

Malheureusement, il ne suffit pas d’avoir des idées ou du talent pour devenir riche sinon  tout le monde le serait et de fait le problème des classes sociales serait résolu et la  pauvreté méconnue ou éradiquée là où la religion et Marx peinent encore à réussir. Il y aurait moins de  tensions et l’opposition riche/ pauvre dans les communautés ne serait plus la première source de conflits  dans des sociétés devenues plus équitables, mieux intégrées, plus harmonisées...

On ne naît ni riche ni pauvre puisqu’ à la naissance les notions ou perceptions de richesse ou de pauvreté sont inconnues du nouveau-né qui peine encore à se retrouver dans son nouvel environnement  on naît. Tout simplement. 

L’environnement dans lequel on naît fera toute la différence. On admettra cependant que celui qui naît dans un climat où prévaut la richesse a plus de chance, en principe, de ne pas mourir pauvre. Sa voie étant déjà tracée, il sait que la pauvreté pour lui n’est pas une option. L’inverse n’est pas nécessairement vrai pour celui qui naît et grandit dans un milieu où la pauvreté règne en maître et la lutte pour la survie, la norme

Sortir de la pauvreté, déjà, équivaut à une vie meilleure pour lui.

  Être Haïtien n’est pas automatiquement synonyme de pauvreté laquelle n’est pas une fatalité, mais une construction due à l’action conjuguée de facteurs internes (mauvaise gestion des ressources disponibles, gouvernance inadéquate et inefficace), externes (confusion entre ingérence, solidarité et tutelle) et historiques.

Si la sagesse est vue comme une richesse immatérielle qui peut nous aider à atteindre une qualité de vie, la solution serait de se tourner vers elle pour un changement de paradigme dans notre quête de meilleure qualité de vie pour tous en commençant justement par la définir. À coup sûr, dignité, équité et justice devraient être les piliers de ce chantier à construire pour une société plus intégrée et plus fière de ce qu’ elle aura accompli pour tous ses enfants d’où l’urgente nécessité pour les penseurs et les philosophes de se réveiller pour nous accompagner dans notre quête de société plus juste, plus équitable et plus prospère. 

La sagesse peut nous aider à atteindre cette qualité de vie tant souhaitée dans la mesure où elle est par elle-même une richesse pouvant nous aider à nous définir, à nous projeter dans l’avenir grâce à notre identité commune acceptée et assumée et notre volonté de faire mieux pour ne pas démériter de la patrie. L’héritage, bien sûr est à préserver comme patrimoine culturel et mémoriel, mais aussi doit être transformé de générations en générations en tenant compte des défis et des réalités du moment. Les progrès en termes de qualité de vie seront à ce moment palpables et mesurables et le futur plus serein.

Un pays ne se développe pas sans penseurs et sans philosophes. Nos penseurs et nos sages doivent sortir de leur bulle et de leur mutisme pour se faire entendre. La nation ne  renaîtra pas sans la sagesse de ses griots, sa vraie richesse.

Aujourd’hui, Ayiti a grandement besoin de tous ses enfants en ce moment crucial de son existence qui soient :

  - des entrepreneurs pour créer du travail et des emplois, stimuler la croissance et favoriser la production des richesses;

 - des penseurs ou des philosophes pour nous aider à panser nos plaies et à penser le pays autrement 

 - des spécialistes en défense et en sécurité pour nous aider à consolider nos acquis et à garantir un climat sécuritaire sûr et stable favorisant le déplacement des citoyens et la libre circulation des biens à l’ intérieur du territoire.

Il y va de sa survie et de sa renaissance.

« Marchons unis

 Du sol, soyons seuls maîtres! »

30 Avril 2024,

 

Samuel E.Prophète

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