L’obsession du coït Le droit au plaisir

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Longtemps, la motivation sexuelle a gardé une forme très fruste. Le mâle humain, à l’origine, ne cherchait dans l’accouplement que la satisfaction, dans les meilleures conditions, d’un besoin physiologique, pour lui-même et pour la reproduction de l’espèce. La femme était, soit partenaire soumise et amorphe, soit si elle était en période de plus grande excitation sexuelle, plus exigeante. Elle s’efforçait, par des procédés souvent instinctivement brutaux et expéditifs, de faciliter la libération du mâle. L’étreinte est toujours rapide, totalement exempte de fioriture et de recherche, la notion d’accord mutuel, tant physique que psychique, y est totalement absente, plus encore celle de tendresse ou d’affection partagée.

La découverte du plaisir est spécifique de l’espèce humaine. Moins absorbé par les préoccupations d’une vie dangereuse, plus disponible pour d’autres manières de dépenser son énergie, l’homme a pu consacrer une part de plus en plus importante de lui-même a la recherche de nouveaux modes de satisfaction. Il a appris à utiliser l’acte sexuel comme source de jouissance. Ce n’est donc pas une boutade de dire que l’art d’aimer a dû progresser en même temps que l’art de manger, de boire, de se vêtir ou de mener une existence confortable. La conception de la rencontre sexuelle est culturellement significative et marque une civilisation.

Le coït s’est donc raffiné : à la stricte position « more canino », encore pratiqué de nos jours par la plupart des peuples dites primitives, sont venues s’ajouter d’autres variantes. L’apport du Blanc ne fut pas sans influencer cette recherche, et faire l’amour «  à missionnaire » fut longtemps une nouveauté très prisée en Afrique noire. Depuis, la gamme des caresses  est enrichie considérablement. L’activité sexuelle caractérisée autrefois par une absence totale d’affectivité, le corps seul participait et encore… puisque le plaisir que procure l’excitation des zones érogènes n’était pas le but de l’accouplement. Dans la majorité des cas, les prémisses amoureuses étaient non seulement inconnues, mais méprisées. Ainsi donc, les manifestations tendres entre époux étaient souvent considérées comme inconvenantes.

 C’est pourquoi, dans l’article précédent, nous avions jugé qu’il paraissait  intéressant d’étudier l’apparition des gestes doux et tendres qui participent au prélude amoureux et leur évolution historique. Alors, nous avions  apprécié avec le temps comment l’homme a su progressivement découvrir maints procédés pour augmenter, en retardant l’éjaculation, son plaisir et celui de sa partenaire. Mais dans cette évolution du couple humain, la femme est restée longtemps sous l’emprise de son compagnon. Considérée comme un outil sexuel, elle a gardé au cours des siècles le triste privilège de se voir  attribuer, comme une évidence, le rôle de partenaire naturellement-passif dans le domaine « des choses de l’amour ». Dans notre société patriarcale, gouvernée par les hommes, ce sont eux qui ont nécessairement le droit et le devoir d’être actifs dans toute entreprise, la sexualité n’échappant pas à cette domination. Toute femme qui tente alors d’échapper à l’image ancestrale d’objet soumis au désir masculin se voit facilement qualifiée de « dévergondée », d’ « allumeuse », voire de nymphomane.

Toute la morale du XIX siècle était basée sur de tels a priori. Socialement chargée de maintenir stable la famille, la femme est aussi celle qui ignore les tempêtes des pulsions sexuelles. Son orgasme est problématique et n’est pas convenable pour une épouse.

 

Le sexe et le coït

C’est parce que l’homme est centré sur le coït qu’il néglige les caresses. Travaillé par son esprit prurit, concentré sur son érection, il court ardemment vers son orgasme, son soulagement. Tenaillé par le désir. Il emprunte l’autoroute de l’amour et ignore les chemins de la tendresse et le paradis des caresses.

Sa pulsion détermine l’obsession masculine du coït et cette obsession enlève à l’homme toute imagination. La relation sexuelle n’a alors qu’un objectif immuable : baiser. C’est un processus impose par l’homme, mais qui évacue complètement les désirs sexuels féminins. Cependant, l’homme y perd autant que la femme.

Fouetté par cette perspective, impatient, l’homme galope vers son but, bâclant les caresses. Surviennent le coït et l’irrépressible éjaculation : le cavalier fou s’effondre ; c’est le point ; c’en est fini des caresses et de la tendresse. C’est ainsi que la plupart des retrouvailles prennent l’allure de brèves rencontres.

Réduire la relation sexuelle au coït, c’est mépriser son corps et le corps de l’autre. En négligeant l’épanouissement de toutes les nuances de leur sensibilité, les hommes condamnent les femmes à un sous-développement de leur sensualité, émoussant toutes les sensations érotiques de leur corps.

C’est aussi étouffer la participation sentimentale, car l’affectibilité ne se manifeste bien que par les caresses prolongées. D’autre part  les femmes, plus lentes  à s’éveiller, sont frustrées ; presse, tendu vers son but, l’homme coupe court à leur désir. Enfin les femmes déplorent cette mécanisation de l’amour : « De savoir que le coït sera la conclusion inévitable de tout contact sexuel, est d’un automatisme terriblement ennuyeux. »

Selon les femmes, les hommes, s’ils ne baissent pas, n’embrassent  ou, alors des baisers et de flatteries de jockey. Quand ils  caressent ou embrassent chaleureusement, c’est qu’ils ont une idée derrière la tête. Inversement, si elles caressent un homme, il croit d’emblée que c’est une invitation à faire l’amour. Si elles démènent, li l’accuse de jouer les allumeuses. Ils ne connaissent pas la dimension des caresses. Ils ne connaissent que le « rentre-dedans ». « Je ne peux toucher mon mari, aussi bien le jour que la nuit, sans qu’il s’imagine que j’ai envie de me faire sauter. Je n’arrive pas à lui faire comprendre autre chose. »

Tout compte fait, les hommes devraient savoir que l’amour c’est autre chose que de monter sur une femme et d’en descendre. Le coït devrait être une option éventuelle, non un but obligatoire. D’autant que le but, pour eux, c’est une éjaculation vite faite. À cote de « l’amour-se oit » traditionnel, les femmes souhaitent « l’amour-contact » : elles voudraient des jeux gratuits, sans savoir où l’on va, sans savoir que, forcément, on aboutira aux organes génitaux, puis au coït. «  J’aimerais lui dire pendant qu’il me caresse : continue, je ne veux rien d’autre ce soir. Ne te crois pas obligé de faire l’amour. Il m’est arrivé tant de fois de faire l’amour alors que j’aurais préféré beaucoup de caresses et de baisers.» De nombreuses femmes évoquent le bon vieux temps des flirts de l’adolescence, ou les garçons caressaient leur corps pendant des heures. « Je voudrais plus de baisers, plus de caresses et ces merveilleux frissons qui parcouraient l’échine, comme lorsque nous étions fiancés. C’était délicieux, toute ma peau vibrait, mon âme se dilatait. » Beaucoup de femmes ne rêvent que de se blottir dans les bras d’un homme et s’y pelotonner. « je voudrais simplement m’étendre contre un homme et sentir la forme e la chaleur de son corps ;qu’on se niche dans les bras l’un de l’autre, qu’on se serre. Je voudrais me sentir envelopper de son corps. »

‘’Oser la création d’une vie à deux !’’

 

Mes conseils

-        Le préservatif. Il est devenu incontournable, que votre partenaire prenne la pilule ou pas. Le mieux est de se familiariser avec. S’entraîner concrètement, avant, peut éviter de cumuler de nombreux facteurs inconnus, pour la première fois.

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-        Contrôler son éjaculation. La masturbation chez les garçons est fréquente. Lors de la découverte du "fonctionnement érection/éjaculation", il est possible d’apprendre à se contrôler. Plutôt qu’une "branlette rapide en cachette", avec une éjaculation rapide, mieux vaut jouer avec son seuil d’excitation.

-        Une clé pour prolonger l’érection. Une fois en piste. Procéder par étape avec votre partenaire. Pour relâcher la pression autour de la première fois, le mieux est de s’y préparer en plusieurs rendez-vous :   les rapports bucco-génitaux : une étape pour apprendre à donner des sensations agréables à votre partenaire.

 

Jonas ALCE, Conseiller Conjugal, Familial, Expert en Relation de Couples et (organisation des séminaires pour l’amélioration des mariages). E-mail : jonasalce22@gmail.com

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