La sexualité aujourd’hui :l’influence des médias

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1924

Les médias de masse font tellement partie de notre quotidien qu’on oublie parfois qu’ils sont tout nouveaux dans l’histoire de l’humanité. Les livres existent depuis longtemps, mais avant l’invention de l’imprimerie, au XVe siècle, ils étaient rares et précieux puisqu’ils étaient transcrits un à un, à la main. La radio a quant à elle fait son apparition il y a un peu  moins d’un siècle, et la télévision est entrée dans les foyers vers 1950. Aujourd’hui, nous en sommes à la télévision numérique par câble ou par satellite, à la vidéo, à l’informatique et à internet, et même à la montre multimédia ; l’information est désormais accessible à presque tous les habitants de la planète, en tout temps. La réalité virtuelle constitue la prochaine frontière à franchir.

Les récents progrès technologiques en matière de communication se sont produits en même temps que la révolution sexuelle, et assistons depuis à une sexualisation grandissante des médias ( American Academy Of Pediatrics, 2001b). Il y a environ 50 ans, Hollywood ne pouvait montrer un couple dans sa chambre à coucher autrement que dans des lits séparés (Lapham, 1997). Aujourd’hui, de nombreux magazines destinés au grand public publient des photos de nus qui repoussent chaque  fois les limites de la tolérance sociale. Des revues pour hommes leur proposent des moyens d’être de bons amants, de faire allonger leur pénis, d’obtenir de nombreux orgasmes, en procurer à leur partenaire, etc. Les magazines pour femmes contiennent un nombre incalculable d’articles sur la sexualité, l’amour, le couple, l’art de séduire, les fantasmes… La littérature rose n’est pas en reste, elle qui comporte désormais des scènes suggestives et dont les couvertures  arborent des mâles à la poitrine nue et au sourire aguicheur (Aronson, 1998). Si on tend davantage  vers l’action, on n’a qu’à faire un saut au club  vidéo pour y  louer des films dont on appréciera les scènes, plus ou moins explicites, dans le confort de son foyer. Même les jeux vidéos deviennent salaces ; Panty Raider.  From Here to Immaturity met en vedette des extraterrestres obsédés par la recherche des photos de mannequins vêtus de dessous  affriolants (Crary, 2000). Décidément, les terriens ont de la chance : ils n’ont qu’à passer devant l’abribus pour apercevoir un corps musclé sur une affiche publicitaire, corps d’homme en sous-vêtement et sans tête. À la radio, les blagues à caractère sexuel se succèdent à une vitesse sidérante. Difficile d’échapper à cette sexualisation massive de l’environnement. La sexualisation  fait vendre, et nous en sommes submergés !

La télévision

Au Québec, les jeunes de 12 à 17 ans  passent en moyenne 18 heures par semaine devant leur poste de télévision et les adultes, plus de 26 heures  (Statistique Canada, 20010) une personne âgée de 18 ans a déjà passé en moyenne 20000 heures devant le petit écran. Il est difficile de croire que cette fréquentation assidue n’a eu aucun impact sur sa façon de concevoir sa sexualité. Les messages publicitaires proposent des images qui banalisent la sexualité, un corps jeune, une ferme et esthétique étant vendeur. C’est aussi que les émissions elles-mêmes regorgent d’allusions à caractère sexuel et de réplique non équivoque. Environ 66% de la programmation aux heures de grande écoute présente un contenu à caractère sexuel, pourcentage qui augmente d’une saison à l’autre (ELber, 2001). À noter que la grande majorité des taquineries et allusions à caractère sexuel sont échangées entre des personnes célibataires, le plus souvent jeunes et séduisantes (Poniewozik, 199). Quant aux chaines de télévision par câble ou satellite, elles donnent accès à une foule d’émissions au caractère sexuel très marqué : que l’on songe, par exemple, aux lectrices de nouvelles devenues effeuilleuses a Naked  News. E les autres chaines spécialisées mettent aussi l’accent sur les images à caractère sexuel. La télévision est devenue un des plus puissants éducateurs sexuels des jeunes (Canadian Paediatric Society, 1999 ; Folb, 2000).

Indéniablement la télévision a contribué à changer notre perception sur la sexualité ; elle a brisé les tabous, notamment celui de l’homosexualité ( Hensley, 2001). Les émissions sur l’inceste, le viol et l’avortement ont aidé à réduire le caractère stigmatisant de tels sujets (Canadian Paediatrics Society, 2001).

 

 

Internet

Une étude très importante avant la popularisation d’internet avait conclu que nos attitudes et nos comportements sexuels étaient profondément influences par les personnes faisant partie de notre groupe social (Laumann et coll., 1994). Aujourd’hui l’internet permet à des gens appartenant à des groupes sociaux différents – du point de vue de l’âge, de la religion, de l’origine ethnique ou de la situation économique – de discuter ensemble de  n’importe quel sujet, à n’importe quel moment et dans l’anonymat le plus complet. L’impact de cette révolution sur les attitudes et les comportements sexuels est encore  difficile à évaluer mais risque de se révéler énorme (Cooper et coll. 2000).

La sexualité a fait son apparition sous une multitude de formes dans le cyberespace. On estime à neuf millions le nombre de personnes visitant quotidiennement des sites à caractère sexuel (Cooper et coll., 1999).  Le Web est une source  d’information sur des sujets aussi variés que le cancer du sein, l’entretien des perruques pour les transsexuels ou les dernières nouveautés dans la lutte contre le sida. Des chroniqueurs en lignes répondent aux questions qui leur sont posées sur la sexualité. Certaines personnes explorent leur sexualité en comparant expériences et opinions (McClam, 2000).

 

 

 

Sexualité des jeunes sur les réseaux sociaux

Internet et les nouvelles technologies occupent désormais une grande place dans la vie des ados. En dépit de tous les avantages qui les accompagnent (relations sociales, éducation, divertissement, etc.), ces technologies comportent aussi des risques qui rendent les ados plus vulnérables à l’exploitation sexuelle. Dans l’espace numérique, les jeunes sont enclins à faire des choses qu’ils ne feraient peut-être pas dans la vraie vie, comme parler à certaines personnes ou de certaines choses. Parce qu’ils ont besoin de se sentir acceptés et d’appartenir à un groupe, les ados sont particulièrement vulnérables aux personnes qui pourraient chercher à profiter d’eux. Il arrive que des adultes ayant de mauvaises intentions ou des attirances sexuelles pour les enfants se servent de la technologie pour essayer de développer une amitié ou une relation avec un enfant dans le but de l’exploiter.

Les enfants et les jeunes utilisent énormément Internet. Internet leur offre d’ailleurs de nombreuses possibilités, tant pour nouer des contacts que faire l’expérience des relations amoureuses et de la sexualité. Les adolescents surtout adoptent un comportement très sexuel en ligne : ils flirtent, s’envoient des messages à caractère sexuel ou des photos sexy, visitent des sites pornos...Cela n’a rien d’anormal ou d’inquiétant: l’adolescence correspond au pic du développement sexuel, qui s’accompagne inévitablement d’une certaine curiosité et de diverses expériences. D’ailleurs, il faut dire que depuis les années 1950 la sexualité des jeunes inquiète les autorités. À l’heure d’internet, l’accès facilité à la pornographie, l’exposition de la sexualité sur les réseaux sociaux ou le cyber harcèlement. Ainsi, cette curiosité et ces expériences ne sont absolument pas négatives, bien au contraire. C’est ainsi que les jeunes découvrent ce qui est socialement acceptable ou pas, ce qu’ils veulent et ne veulent pas, où sont leurs limites et celles des autres... Internet présente d’immenses avantages à cet égard, car il leur offre un terrain d’apprentissage en matière de relations amoureuses et de sentiments

mes conseils.-

Pour protéger un enfant et éviter qu’il s’expose, voici quelques conseils à lui transmettre sur le sexting :

-        Ne jamais publier de photo à caractère sexuel ni diffuser celle de quelqu’un d’autre.

-        Taper régulièrement son nom sur un moteur de recherche pour vérifier les photos qui y sont liées. Si une photo intime traîne, il faut vite réagir. Il faut contacter le webmaster du site sur lequel elle apparaît pour lui demander de la supprimer. Il est aussi possible de demander au moteur de recherche de ne plus lier son nom à un site en particulier.

-        Faire attention à ce qu’il montre via la webcam de son ordinateur/tablette ou de son téléphone. Des images peuvent être enregistrées à son insu.

-        Couper tout échange avec un interlocuteur qui le met mal à l’aise.

-        Être vigilant vis-à-vis des personnes avec qui il échange. Derrière un pseudo ne se cache pas toujours la personne que l’on croit.

-        Parler de la sexualité et de la nudité avec vous ou un adulte en qui il a confiance. Plus la sexualité et la nudité sont tabous, plus les risques sont importants et moins les adolescents peuvent en parler.

 PS : Lorsque des images sexuelles ou pornographiques sont publiées, il faut contacter les sites concernés pour les signaler et demander à les supprimer en 48 heures. Si cela ne suffit pas, il est possible de porter plainte.

 

’Oser la création d’une vie à deux !’’

Jonas ALCE, Conseiller conjugal, familial, expert en Relation de Couples et (organisation des séminaires pour l’amélioration des mariages). E-mail : jonasalce22@gmail.com

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