Les théories biologiques

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2020

Depuis le début du XXe siècle, des chercheurs s’évertuent à trouver une différence biologique entre les hétérosexuels, notamment en comparant la taille des crânes, le poids des cerveaux, la longueur des doigts et même en soulignant la prévalence des gauchers chez les homosexuels. On a ainsi étudié les capacités cognitives des hommes homosexuels pour découvrir qu’elles se classent à mi-chemin entre celles des hommes hétérosexuels  et celles des femmes hétérosexuelles sur le plan des aptitudes spatiales et de la facilite d’élocution. Pour les chercheurs de cette étude, ces résultats signifient qu’il existe des différences cérébrales entre les homosexuels et les hétérosexuels ; toutefois, cette étude n’ayant pas été reprise, on ne peut en tirer  aucune conclusion (McCormick et coll., 1990).

 

Le cerveau

 

Un chercheur dit avoir trouvé des différences entre le cerveau des hommes homosexuels et celui des hommes hétérosexuels en effectuant la dissection du cerveau de sujets décédés et en servant d’appareils à résonance magnétique  sur des sujets vivants. Cette recherche n’a pas encore été reprise  et, même si l’on parvenait à prouver cette différence, on ne pourrait en tirer qu’une corrélation. En effet, on ne saurait pas plus si les différences dans le cerveau sont apparues avant la naissance ou durant la vie des individus (La lumière et Coll., 2000).

 

Les hormones

Certains chercheurs ont étudié chez les adultes les niveaux d’hormones sexuelles qui, croyaient-ils, pouvaient contribuer à l’homosexualité. Toutefois, aucune de ces recherches n’a permis de confirmer des différences à ce chapitre entre les hommes hétérosexuels et les hommes homosexuels. D’ailleurs, même si l’on découvrait de telles différences, il serait impossible d’établir si elles dépendent de l’orientation sexuelle ou si elles la causent. On peut d’ailleurs mettre en doute  la pertinence des études  sur les niveaux hormonaux simplement en considérant que l’orientation sexuelle s’établit bien avant la puberté et que les hormones sexuelles ne sont produites en grande quantité qu’à partir de ce moment (Money, 1988). Dans un autre secteur de recherche, on s’est intéressé aux niveaux hormonaux avant la naissance, parce qu’ils peuvent modifier le développement mâle et femelle du cerveau de l’embryon et contribuer ainsi, croit-on, à l’orientation homosexuelle (Ellis et Ebertz, 1997). La recherche effectuée sur des animaux de laboratoire a démontré qu’on peut en administrant des hormones avant la naissance, rendre masculins des fœtus femelles et féminins des fœtus males. Cela entraine des conduites sociales et des comportements d’accouplement conforme à cette masculinisation ou à cette féminisation lorsque les animaux parviennent à  maturité. Pour des raisons éthiques évidentes, il est impossible de faire des recherches  de ce type auprès des humains.

Les facteurs génétiques

Dans une troisième piste de recherche, on a examiné la possibilité que des facteurs génétiques déterminent  en partie l’homosexualité. Bin qu’il soit impossible de distinguer  complètement, chez un individu donne, les influences provenant de son bagage génétique de celles provenant de son bagage socioculturel, on a analysé des modèles d’hérédité pour évaluer le rôle des composantes génétiques dans l’homosexualité. De nombreuses études ont démontré que l’homosexualité, tant masculine que féminine, est souvent fréquente au sein d’une même famille (Bailey et Bell, 1993 ; Bailey et Benishay, 1993 ; Pattatucci et Hamer, 1995). Mais cela ne signifie pas pour autant  que des facteurs génétiques soient en cause ; les influences psychosociales de l’environnement familial commun pourraient tout aussi bien  explique cette prévalence. Les chercheurs font souvent des études sur les jumeaux pour comprendre et isoler l’influence relative de l’environnement (culture) et de la génétique (nature). Les vrais jumeaux sont issus d’un seul et même ovule fécond, qui divise en deux entités de code génétique identique. Les vrais jumeaux ayant les mêmes gènes, toute différence entre eux devrait donc résulter de facteurs environnementaux. Pour comprendre le rôle de la génétique et celui de l’environnement dans la détermination ou du comportement, les chercheurs comparent souvent le degré de manifestation d’une caractéristique particulière  chez des jumeaux. Lorsqu’une caractéristique commune est statistiquement significative chez les vrais jumeaux (concordance) mais ne l’est pas chez des faux jumeaux de même sexe, on peut présumer que cela vient d’un fondement génétique. Inversement, quand le degré de concordance d’une caractéristique est comparable chez les deux types de jumeaux, on peut raisonnablement penser que la culture exerce davantage d’influence.

Entre 1950 et 1995, les études portant sur les taux de concordance de l’orientation sexuelle ont révélé de formidables écarts entre les vrais jumeaux et faux. Les chercheurs ont en effet découvert un taux de concordance de 95% chez les vrais jumeaux et de seulement 19% chez les faux (Bailey et Pillard, 1991, 1995 ; Bailey et coll., 1993 ; Kallman, 1952 ; Whitman et Diamond, 1986).

La technique d’échantillonnage utilisée dans ces études a, depuis lors, fait l’objet de nombreuses critiques. Les sujets avaient en effet été recrutés au moyen d’annonces publiées dans des parutions gaies et lesbiennes et par de bouche à oreille, de sorte qu’ils savaient au départ qu’ils participaient à une étude sur l’homosexualité. Il est donc possible que les jumeaux dont on a ainsi sollicité la participation aient considéré l’orientation sexuelle de leur cojumaux avant d’accepter l’invitation, ce qui a pu entrainer des taux de concordance plus élevés que ceux que l’on aurait obtenus dans la population générale.

Admettant qu’un biais de cette nature ait pu mener à la sélection d’un échantillon non représentatif des jumeaux en général, des chercheurs australiens ont décidé de recruter des jumeaux participants à l’aide d’un registre de naissance de jumeaux. Cette étude comprenait 1538 paires de jumeaux : 312 paires  de vrais jumeaux, 182 paires de faux jumeaux de même sexe, 668 paires de vraies jumelles et 376 paires de fausses jumelles. Tous les jumeaux et jumelles  furent recrutés au hasard, sans connaitre l’orientation sexuelle des cojumaux. Chaque participant devait remplir un questionnaire anonyme portant sur de nombreux aspects de la sexualité, notamment sur l’orientation sexuelle. Après avoir  défini très strictement les critères de l’orientation homosexuelle, ces chercheurs ont noté un taux de concordance de 20% entre les vrais jumeaux et de 0% entre les faux jumeaux  de même sexe, et un taux de concordance de 24% pour les vraies jumelles et 10,5% pour les fausses jumelles( Bailey et coll., 2000). Même si ces taux sont très différents de ceux obtenus des études précédentes, la comparaison des taux de concordance homosexuelle  entre les vrais jumeaux et les faux n’en reste pas moins une piste à explorer. Dans le sillon de ces études de gémellité consacrées à la recherche d’une composante héréditaire président à la formation de l’orientation sexuelle, un groupe de chercheurs a déclaré détenir une preuve de l’existence d’un « gène gai » qui pourrait influencer chez les hommes le développement de l’orientation homosexuelle ( Hamer et coll., 1993). Dans cette étude, on découvrit que 33 des 40 paires de frères homosexuels étudiés avaient en commun la zone Xq28 du chromosome X. Ce taux de concordance est le double de celui observe chez les frères dans la population générale. Tentant de confirmer cette prétendue découverte, une autre équipe déclara cependant que le taux de concordance des marqueurs génétiques Xq28 parmi 52 frères homosexuels n’était pas plus élevé que dans la population en général (Rice et coll., 1999). Malgré ce discrédit, les recherches  depuis plusieurs décennies visant à repérer un marqueur génétique de l’homosexualité se poursuit sans relâche et ceci jusqu’à présent. 

 

‘’Oser la création d’une vie à deux !’’

Jonas ALCE, Conseiller conjugal, familial, expert en Relation de Couples et (organisation des séminaires pour l’amélioration des mariages). E-mail : jonasalce22@gmail.com

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