Mots du recteur de l'UEH à l'occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves

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Je tiens en tout premier lieu à saluer l’initiative de la Chaire UNESCO en Histoire et Patrimoine de l’Université d’État d’Haïti (UEH) et de l’Institut d’Études et de Recherches africaines d’Haïti (IERAH) de marquer la Journée internationale de Commémoration des Victimes de l’Esclavage et de la Traite transatlantique des Esclaves qui nous intéresse en tout premier lieu et, a plus d’un titre, nous citoyens haïtiens du XXIe siècle.

En ce moment où la nation haïtienne vit dans sa chair profonde un calvaire a nul autre pareil, au moment ou nous conjuguons à la fois l’insécurité généralisée, la misère économique et sociale, la fuite des cerveaux et des bras, l’effritement chaque jour de plus en plus prononcé de l’État et des institutions publiques et privées, le déficit de repères et de perspectives, il est bon, il est réconfortant, il est salutaire de saisir ces opportunités de nous rappeler qui nous sommes, d’où nous venons et le chemin parcouru avec ses pauses, ses accélérations, ses soubresauts qui nous permettent plus particulièrement de remonter aux sources, de comprendre, de telle sorte que nous parvenions à tenir le cap, à garder à l’esprit que ce qui nous arrive aujourd’hui n’est pas le fruit du hasard ou d’une fatalité inexorable, mais le produit d’un ensemble de faits, de circonstances, d’actions palpables, mesurables.

Et qui pourraient nous inspirer des points d’appui, des repères, des leviers pour le maintien de l’espérance, pour la régénération et la reprise en main de notre chère patrie.

Dans cette perspective, le thème retenu pour cette commémoration ne saurait être mieux choisi : « Les conséquences de l’esclavage et de la dette de l’Indépendance d’Haïti ».

Je me réjouis également de la qualité des intervenants retenus, les professeurs Klara-Gusti Gaillard et Jean-Marie Théodat dont nous connaissons la rigueur, la compétence et la maitrise du dossier.

Je ne puis m’empêcher de relier ce thème et les présentations auxquelles il va donner lieu à cet appel solennel que j’ai eu l’occasion d’adresser aux États et aux communautés francophones du monde entier en faveur de notre pays meurtri, lors du lancement de la Quinzaine de la Francophonie, le 9 mars dernier. Tant il est vrai que l’esclavage pratiqué dans la plus riche colonie de l’époque, St Domingue, et la Dette – certains disent la rançon – de l’Indépendance font partie de ces actions conduites ou de ces sacrifices consentis, volontairement ou involontairement, qui ont contribué d’une part aux malheurs de notre chère Haïti et d’autre part à la construction et au rayonnement d’autres nations sœurs, lesquels actions et sacrifices méritent reconnaissance, « réciprocité ex-post” (entre guillemets) ou - pour utiliser un terme très chéri par nos frères de la CARICOM - réparation.

Je salue par ailleurs, la présentation des deux ouvrages prévus au programme, Droit et Pouvoir en Haïti. De Toussaint Louverture à l’Occupation américaine et Haïti-France. Les chaines de la Dette. Le rapport Mackau. Ce sont des ouvrages de qualité, des références incontournables, que je recommande particulièrement.

Pour terminer, force est de reconnaitre le dynamisme et la vitalité de la Chaire UNESCO en Histoire et Patrimoine de l’UEH dont il faut féliciter le coordonnateur Kenrick Demesvar et ses collaborateurs.

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