Note du groupe de travail sur la sécurité (GTS)

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Le GTS se fait le devoir d’interpeller une fois de plus les autorités gouvernementales face à l’aggravation de l’insécurité criminelle à Port-au-Prince, notamment de la violence urbaine dans la zone de Croix des Missions et Santo, consécutive à la guerre de territoire opposant depuis une semaine les membres des gangs « Chen Mechan » et « 400 Marozo ».

Le GTS tient à rappeler que le contrôle de la zone de Martissant par les Gangs de « Village de dieu » et de « Gran ravine », en plus de rendre hypothétique et dangereuse les déplacements entre la Capitale et les quatre départements du Grand Sud, est responsable déjà de l’exode d'environ 16, 000 résidants de Martissant et de plusieurs dizaines de cas d’assassinats visant les membres de la population civile.

Aussi, face à la montée en puissance du gang des « 400 Marozo » et de leurs velléités d’exercer le contrôle sur l’ensemble de la Plaine du Cul-de-Sac, la situation sécuritaire du pays et notamment de la zone métropolitaine de l’Ouest risque de devenir encore plus dramatique.

Devant ce danger imminent, le GTS s’empresse d’attirer l'attention des autorités sur le fait que l’activisme des gangs armés sur l'axe routier Martissant/Fontamara a déjà provoqué au niveau de la Capitale haïtienne des situations de rareté ou d’inflation de certains biens de premières nécessités, dont le carburant et les produits alimentaires.

Aussi, toute main mise des hommes de « 400 Marozo » sur les quartiers de l’entrée nord de la Capitale constituerait non seulement une menace grave pour les entreprises commerciales de la zone, les infrastructures portuaires et les recettes douanières, mais aussi pour les seules sources d’approvisionnement libres des habitants de Port-au-Prince en denrées alimentaires.

Dans le souci donc d’apporter une solution définitive à ces menaces criminelles et d’éviter plus particulièrement que les gangs de Martissant et des « 400 Marozo » n’assiègent totalement la Capitale haïtienne et ne provoque par conséquent une crise de famine, le GTS invite urgemment le Chef de Gouvernement à adopter les mesures exceptionnelles suivantes :

 

  1. Décréter l’État d'urgence sécuritaire pour une durée d’un mois sur toute l’étendue du territoire ;
  2. Appeler les résidents des zones exposées à des affrontements entre la PNH et les gangs à se mettre à l’abri pendant la durée des interventions ;
  3. Constituer une « Task force opérationnelle » d’au moins 500 Policiers, regroupant prioritairement des Policiers du SWAT, de la BRI et des UDMO, etc., ayant été soumis au préalable à un Vetting ;
  4. Renforcer les contrôles au niveau de la frontière haïtiano-dominicaine et y déployer le BLTS ainsi que dans tous les Ports du pays afin d’empêcher les gangs de se ravitailler en armes et munitions sur l’extérieur ;
  5. Contrôler de façon stricte avec le support des UDMO, les déplacements et transports interdépartementaux de sorte à prévenir toute tentative de renfort venant d’autres régions au profit des gangs de la Capitale ;
  6. Accorder aux Policiers le droit de fouille ou de perquisition contre tous les véhicules d’immatriculation officielle ;
  7. Suspendre tous les régimes d’immunités des grands commis de l’État ;
  8. Renforcer les règles d’engagements de la PNH de sorte à empêcher que des éléments civils à la solde des gangs n’envahissent les périmètres des véhicules blindés afin de les neutraliser et livrer les Policiers à bord aux mains de ces gangs ;
  9. Mobiliser des fonds d’opération substantiels et des Primes de risque exceptionnelles pour permettre aux Policiers engagés frontalement dans la lutte contre les gangs armés à demeurer en permanence sur place afin de consolider les territoires reconquis ;
  10. Réquisitionner des banques de sang et des personnels médicaux spécialisés pour assurer une prise en charge diligente et efficace des Policiers blessés au cours des opérations antigangs ;
  11. Instituer une chambre d’instruction et un Parquet national pour poursuivre les membres des gangs armés, ainsi que tous les individus suspectés de les avoir soutenus ;
  12. Adopter tout autre droit dérogeable et toute autre mesure exceptionnelle susceptibles de contribuer à l’efficacité de la lutte contre les gangs armés.

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