Un buste de Toussaint Louverture est en préparation à Agen

Un buste de Toussaint Louverture est en préparation à Agen une commune du Sud-Ouest de la France. Soutenu par plusieurs personnalités et institutions se trouvant en France ,ce buste sera réalisé par l’artiste .Woodley Caymitte dit Filipo et de ses collègues.

Le projet d’implantation d’un buste du père de l’indépendance haïtienne, Toussaint Louverture (1743-1803), est en bonne voie. Fondu il y a quelques jours dans l’agglomération bordelaise, il devrait trôner aux alentours du Musée des Beaux-Arts en 2024. La famille de  Toussaint L'ouverture avait de bons rapports avec la ville d' Agen. Pendant qu’il était interné sur ordre de Napoléon Ier au fort de Joux (Doubs) où il mourut en 1803, la famille de l’esclave affranchi – devenu lieutenant-gouverneur de Saint-Domingue  vivait à Agen et ses environs. Son épouse, Suzanne, fut enterrée en 1816 au cimetière Sainte-Foy à l’emplacement de l’actuelle gare SNCF. Un nouveau projet, soutenu par l’écrivain canado-haïtien Gabriel Osson, envisage d’ailleurs d’édifier une sculpture en pied en hommage à Suzanne Louverture. Pour l’heure, c’est le buste de son époux qui est au stade des finitions au sein de la fonderie d’art des cyclopes à Mérignac.

 

  À la recherche de financements 

Si les subventions accordées par la mairie d’Agen, la fondation Mémoires de l’esclavage de Christiane Taubira, l’Académie des sciences d’Agen ou bien encore l’ambassade d’Haïti en France ainsi que la délégation haïtienne auprès de l’Unesco, ont permis de réaliser le buste, la part du salaire de l' artiste Woodley Cayemitte  et ses   collègues demande toujours à être financée. À l’initiative du projet, la directrice artistique du Théâtre au bout des doigts, Sylvie Laurent -Pourcel, se bat actuellement pour que les créateurs haïtiens puissent retirer quelques subsides de leur travail. « Une journée de levée de fonds avait été organisée en juin dernier s’articulant à travers diverses manifestations artistiques. Elle a apporté de la visibilité au projet, mais n’a pas permis d’avancer, de manière significative, dans le bouclage financier», confie Sylvie Laurent -Pourcel. Ceci n’empêche pas Filipo et José Midi, artiste peintre, de travailler d’arrache-pied aux finitions du buste en bronze récemment coulé selon la noble technique à cire perdue. « Nous sommes très satisfaits de la décisive première étape. Avec José, nous avons assisté et participé à tous les stades, ce qui constitue une véritable formation au métier de fondeur », précise Filipo.

 

Vers la création d’une fonderie d’art en Haïti

Frédéric Michel, gérant de la fonderie d’art des cyclopes – dont on doit la statue de la Marseillaise, de retour au jardin du Pin depuis 2018 – ne tarit pas d’éloges sur les deux artistes haïtiHaïti « Ils ont une réelle soif d’apprendre et possèdent d’exceptionnelles aptitudes manuelles. Je connaissais déjà Filipo, car nous avions fondu sa statue en pied représentant l’esclave “Modeste Testas” qui est installée sur le quai Louis XVIII à Bordeaux. Avec lui, notre ambition est d’initier la création d’une fonderie d’art à Haïti afin que les artistes de ce pays puissent exporter leurs œuvres. » Au-delà de la simple réalisation d’un buste qui symbolisera les liens historiques entre Agen et Haïti, le projet en cours pourrait ainsi prendre une tout autre dimension pérenne. Pour peu que, dans un premier temps, le budget initial de 25 000 € puisse être bouclé avant la date du 10 mai prochain (Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions), prévue pour l’inauguration du buste de Toussaint Louverture.

 

Schultz Laurent Junior avec la presse internationale

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES