Derriere la scène

Le National a rencontré Michaёl Formilus, assistant programmation du festival Quatre chemins

Le National : Comment vous présenter ?

 

Michaёl Formilus : Né à Port-au-Prince, je suis est un professionnel de la communication et ingénieur culturel. Après mes études secondaires au Lycée national de Pétion-ville j’intègre l’Université épiscopale d’Haïti (UNEPH) où j’ai étudié les  sciences de la communication et des relations publiques (2015-2019). Cette étude a nourri mon rapport à l’art et mon regard sur la culture depuis je me suis orienté vers la rédaction et je publie régulièrement des articles critiques autour des activités et des personnalités du monde culturel.  

 

Véritable passionné de l’histoire, tout jeune lycéen je lisais Michel Hector. C’est lui qui m’a conseillé d’intégrer l’École normale supérieure de l’Université d’État d’Haïti où je boucle présentement une licence en histoire et géographie. En 2018, j’ai suivi une formation continue en ingénierie de la culture avec Yves Marie Séraline (Martinique). Un an plus tard, j’ai participé à un atelier de critique théâtrale et artistique avec le journaliste senior Jean-Pierre Thibaudat, (Médiapart) dans le cadre du festival Quatre chemins. 

 

 

L. N. : De quelle manière avez-vous été mis en contact avec le festival ?

 

M. F. : J’ai rencontré Quatre chemins par l’intermédiaire de l’actuel chargé de programmation du festival, Daphné Menard. J’étais jeune étudiant plein de fougue.  J’avais très peu d’expériences, c’est lui  et  Guy Régis qui m’ont appris les bases de la programmation. Depuis, je me suis attaché à  ce métier pour qui je développe un grand intérêt. 

 

L. N. : Depuis combien de temps, vous faites partie de l'équipe ?

 

M. F. : Cela fait quatre (4) ans depuis je suis dans cette belle aventure.  Pas de regret sinon celui d’avoir croisé cette équipe un peu trop tard. Pendant ces cinq (5) éditions, j’ai pris conscience de tout ce dont j’ai raté avant. Tout ce dont j’aurai pu vivre, voir et même sentir. Ces pièces, ces conférences, ces ateliers, ces performances et tout ce monde qui se laisse emporter par la passion des arts. 

 

 

 

L. N. : Parlez-nous de votre rôle ?

 

M. F. : Je travaille comme assistant à la programmation du festival depuis 2017. Il s’agit d’un poste à la fois important et très sensible dans la réussite des événements. Pour cela il faut être rigoureux et  méticuleux. C’est un travail de suivis avec les artistes, les responsables des lieux qui doivent accueillir les spectacles, avec les techniciens, la communication, etc. Je suis là pour assurer la stricte exécution de la programmation et le bon déroulement des activités. 

 

Cette année je travaille aussi dans la section de médiation avec le public surtout pour les conférences et les lectures. Par ailleurs, depuis 2019, je suis responsable de communication de l’association Quatre chemins sur le programme « Théâtre citoyen » qui intervient en milieu scolaire et dans les zones reculées du pays.   

 

 

L. N. : Comment vivez-vous cette expérience ? 

 

M. F. : Quatre chemins est l’une de mes plus belles rencontres. C’est vraiment mon espace d’émancipation sur le plan professionnel. Là, j’ai appris. J’ai grandi. J’ai rencontré des gens qui m’ont inspiré et fait des expériences qui ont nourri mes ambitions. Ce qui m’a toujours imprégné, c’est qu’à Quatre Chemins on vous donne des responsabilités, on vous laisse prendre des initiatives et faire des propositions. Cela vous aide à développer vos capacités et à apporter votre contribution. C’est une bonne chose, je pense. 

 

Le National : Donnez-nous votre impression sur le festival 

 

Michaёl Formilus : Le festival Quatre chemins est sans conteste ce patrimoine à valoriser et à propulser. C’est l’un des rares espaces de diffusions artistiques transdisciplinaires du  pays. J’aime vraiment la place qu’accorde la direction artistique aux jeunes. L’équipe. Les stagiaires. Les bénévoles. On est tous des jeunes travaillant dans cette grosse machine qu’est le festival Quatre chemins. De surcroit, il y a l’ambiance humaine, voire même familiale qui règne dans cette équipe. Je pense que la jeunesse haïtienne a grand besoin des institutions dans la trempe de Quatre chemins pour contribuer à sa pleine émancipation. 

 

                                             Kettia Naissance

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