Tessa Mars est une artiste plasticienne en « F » !

Dans la peinture de Tessa Mars les images et les messages sont partagés entre la fleur, la féminité, la famille, la fierté et frontière de l’identité !

   

Découvrons ensemble les principaux mots en « F », qui constituent la force des œuvres de l’artiste plasticienne Tessa Mars. Un nom qui dépasse les frontières d’Haïti, une figure artistique très poussée dans sa recherche et les réflexions qui alimentent son discours autour des sujets comme la femme, la fierté de ses origines ancestrales, identitaires et familiales, la représentation des feuilles ou des fleurs. Parallèlement, on l’a reconnu comme un personnage qui dispose d’une forte personnalité.

Depuis 2008, Tessa Mars se consacre dans le travail acharné en vue de proposer des œuvres picturales animées et engagées. À travers la biographie de cette dernière présentée par le Centre d’Art, on peut lire: « La carrière artistique de Tessa Mars commence véritablement en 2008 avec sa participation  à la 5e édition du forum Transculturel d’Art contemporain de Port-au-Prince organisé par AfricAmerica. Suit une exposition en duo avec le sculpteur Eddy Rémy au musée Georges Liautaud de Croix des Bouquets (2009) et l’exposition collective, Haïti, Royaume de ce monde (2011). Cette exposition itinérante présentée initialement à la galerie Agnès b. à Paris inaugure le premier pavillon haïtien à la Biennale de Venise la même année. »

De nombreuses frontières ont été explorées par l’artiste. Des expositions collectives et internationales enrichissent le palmarès de l’artiste Tessa Mars, qui pratiquement à ses deux pieds sur terre, pour mieux poursuivre sa marche ascensionnelle et culturelle. On retient dans cette liste, en 2019, Visionary Aponte: Art and Black Freedom (Cuba) ; en 2018, 271e exposition du Centre d’Art, exposition-vente de créations contemporaines, le Centre d’Art, Port-au-Prince, Haïti ; The good Fight, we don’t need another hero, Biennale X, ZKU, Berlin, Allemagne ; 2018, Bordering the imaginary: Art from the Dominican Republic and Haïti and their diasporas, BRIC art, Brooklyn, Etats-Unis ;  Loas, Memory and History: The art of Haïti, Colorado Springs Fine Art Center, Colorado Springs, Etats-Unis ; En 2017, Memory of oblivion, School of visual arts, New York, Etats-Unis ; en 2016, Afrotopia, Art Africa Miami Arts Fair, Miami, États-Unis, parmi plusieurs autres.

Dans l’affirmation de la féminité dans l'œuvre de Tessa, elles sont nombreuses les femmes nues qui cherchent à défier certains critères traditionnels de la beauté.   Elles se présentent dans plusieurs postures à l’ombre de la palette de l’artiste. Sans tomber dans les clichés traditionnels pendant longtemps qui définissaient la beauté d’une femme, Tessa Mars expose et impose d’autres formats, d’autres canons, et d’autres corps rebelles.

Des beautés qui défilent en toute liberté et dignité pour affirmer leur droit de vivre et d'être vu. Ces représentations de femmes nues, en dehors des vagins qui manifestent dans les œuvres plastiques de Tessa Mars, célèbrent autant la créativité affirmative que la liberté légitime recherchée.

Difficile d’aborder le parcours artistique de Tassa Mars, son discours esthétique de cette peintre mature, et les recours plastiques de l’auteur de « Tessalines », sans se référer à l’arbre généalogique de celle qui a héritée du souffle de l’immortel et auteur de l’ouvrage Ainsi parla l’oncle, Jean Price Mars, et dont la mère s’est également imposée dans la littérature haïtienne, comme une figure de référence dans sa génération.

De la famille à la fierté d'être haïtienne ou de ses racines ancestrales, Solène Bollez précise dans sa publication sur l’artiste qui a déjà exposé avec le sculpteur Jean Rémy Eddy: « L’identité familiale est un autre point essentiel dans la production artistique de Tessa Mars. Elle et sa mère écrivaine s’entraident, se conseillent et s’inspirent mutuellement au cœur du processus de création. De plus, à travers la représentation de symboles vaudous, Tessa Mars donne une place non négligeable à cette pratique transmise par la famille. »

Dans l’article publié par Solène Bollez sous le titre : « Tessa Mars: Ile modèle, Maman Zile, island template », l’artiste Tessa Mars, l’une des plus dynamique et productrice plasticienne contemporaine de l’art haïtien est présentée à travers les nombreuses dimensions qui composent sa riche palette engagée. « Elle traite de son identité en tant que femme : enfant, elle subit des abus sexuels et comme toute femme de ce monde, elle est régulièrement sujette à des discriminations dues à son sexe. ».

Des représentations osées, l'auteure poursuit: » Elle exprime cette condition à travers des représentations de corps, presque exclusivement féminins, nus et en désaccord avec les canons de la beauté du XXIe siècle. Ou encore, en exposant des peintures de vagins au centre de la place publique pour dénoncer les tabous et la honte associés à la sexualité féminine dans la société haïtienne. Son interrogation identitaire passe aussi par son appartenance à un territoire. Tessa Mars donne une grande importance à l’histoire d’Haïti et des Caraïbes au sein de ses œuvres. Son alter ego Tessalines est d’ailleurs nommé ainsi en référence au héros de l’indépendance, Jean-Jacques Dessalines. », rapporte-t-elle sur le parcours de Tessa Mars, diplômée en 2006, en arts plastiques à l’université de Rennes 2, en France.

Différentes dimensions symboliques, esthétiques, historiques et philosophiques alimentent le discours de cette flamme artistique qui brille dans les différents milieux culturels tant en Haïti et dans plusieurs autres coins du monde. Des expositions individuelles, elle compte plusieurs à son actif, parmi elles on peut citer ses deux premières performances réalisées en Haïti: En 2019, Ile modèle, 272e exposition du Centre d’Art, Maison Dufort, Port-au-Prince, et en 2016, Tessalines et Moi, Institut Français en Haïti, Port-au-Prince. Suite à sa participation à la résidence artistique de 2015, elle avait présenté une autre exposition autour du thème : « Three months in Trinidad », Alice Yard, Port-d’Espagne, Trinité et Tobago.

Dans la représentation des corps de femmes, et de son corps en particulier dans ses œuvres, Tessa Mars rapporte que cette série a vu le jour, après sa longue hospitalisation après un accident de la route en 2012. Trois ans plus tard, en 2015, elle allait rejoindre le Centre d’Art comme professeure. 

Deux ans plus tard en 2017, elle avait été sélectionnée à la résidence Residency Unlimited promue par Davidoff Art Initiative à New York. Cette expérience allait propulser le travail de l’artiste, avant de recevoir l’invitation pour participer en 2018, à la dixième biennale de Berlin sur le thème « We don’t need another hero », par la curatrice Gabi Ngcobo.

Dominique Domerçant

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