L’UNESCO lance un appel à contribution de textes pour commémorer le 50e anniversaire du décès de Suzanne Comhaire Sylvain

La Délégation permanente d’Haïti auprès de l’UNESCO lance un appel à contribution de textes dans le cadre des activités et publications liées à la commémoration du 50e anniversaire de la disparition de Suzanne Comhaire Sylvain à l’UNESCO.

 Pour commémorer le 50e anniversaire de Suzanne Comhaire Sylvain fille du poète éclectique de la Génération de la Ronde Georges Sylvain, un ensemble d’activités soco-culturelles seront organisées par cette agence de l’ONU. La date du 8 mars 2024 est retenue pour la réalisation d’une conférence et d’une exposition autour de la vie et de l’œuvre de Suzanne Comhaire Sylvain cette éminente figure des sciences humaines et sociales.

 Cet appel à contribution vise à rassembler des textes qui explorent différents aspects de l’œuvre et de la vie de Suzanne Comhaire Sylvain. Les contributions peuvent prendre la forme d’articles scientifiques, d’analyses et de témoignages. » Nous sommes ouverts à des approches interdisciplinaires et à des perspectives multiples. Les textes soumis seront évalués par un comité de lecture avant leur publication. » a fait savoir l’ INÈSCO. Les soumissions doivent être envoyées sous forme électronique à l’adresse suivante : abarrau.hta unesco-delegations.org avant le 20 février 2024.

Format pour les articles et soumissions :

15 pages maximum, sans compter les bibliographies ;Page de garde (non paginée) avec nom, prénom et intitulé de l’article :Marges identiques de 2 cm à gauche, à droite, en haut et en bas de page ;Police : Times 12 (ou son équivalent) ;Interligne 1,5 .

Selon le site Île en Île SuzanneComhaire-Sylvain, de son nom d’épouse, était la fille de Georges Sylvain (1866-1925), symbole de la résistance à l’occupation américaine, et d’Eugénie Malbranche. Elle est née le 6 novembre 1898 à Port-au-Prince (Haïti). Elle est morte à la suite d’un accident de la route au Nigéria, le 20 juin 1975. Ce tragique accident mit fin à une carrière fulgurante, cependant semée d’embûches, et sous-évaluée à l’époque. De fait, cette femme eut le courage, en tant que femme, de sortir des sentiers battus dans un pays où les rares chercheurs et scientifiques étaient tous des hommes. De surcroît, à l’époque où Suzanne commença ses travaux, la République était pro-américaine, alors qu’elle alla prouver que la culture haïtienne avait d’incontestables racines africaines, et que le créole mérita d’être considérée comme une langue à part entière. Linguiste et folkloriste, elle avait hérité les dons artistiques et la soif intellectuelle de son père, auteur de Cric ? Crac ! fables de la Fontaine racontées par un montagnard (1901).

Ses sœurs aussi furent des femmes remarquables : Madeleine (Sylvain-Bouchereau, 1905-1970, morte à New York) fonda en 1934 la « Ligue Féminine d’Action sociale », qui œuvra pour l’amélioration de la condition féminine haïtienne ; activiste de renom, elle est entre autres auteure de Haïti et ses femmes (1941). Yvonne Sylvain (1907-1989) fut la première femme-médecin d’Haïti et la première gynécologue-obstétricienne du pays. Plusieurs articles de leurs mains figurent dans la revue Voix des femmes. Elle fut la nièce de Bénito Sylvain, co-fondateur du panafricanisme, et la sœur de Normil Sylvain (1900-1929), poète et fondateur en 1927 de La Revue indigène.

Première anthropologue noire de son pays, Suzanne Comhaire-Sylvain fut l’élève de Malinovski, travailla en 1949 avec Alfred Métraux, et participa à une mission importante de l’Unesco sur les couches rurales et paysannes dans l’arrière-pays haïtien. Grâce à son mari, le Belge Jean Comhaire, qui fut chef du département d’anthropologie à l’Université de Nsukka, Suzanne Comhaire-Sylvain ajouta à son parcours haïtien un parcours africain. Il est impossible d’énumérer ici le travail colossal de cette Haïtienne guidée par un seul idéal : servir son pays, faire connaître le folklore. Cette activité inlassable (plus de 200 articles !) fut récompensée par de nombreuses distinctions : prix de l’Alliance Française, la Médaille de l’Académie Française, la Grande Médaille de l’Alliance française et la Médaille de la Société pour l’encouragement du progrès.

 

Schultz Laurent Junior

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