Quand le CUCI vous invite à lire « Haïti et ses femmes », de Madeleine Sylvain Bouchereau !

Depuis plusieurs années, le professeur Hérold Toussaint s’investit dans l’accompagnement de nombreux jeunes universitaires haïtiens pour l’accomplissement de certains projets intellectuels, scientifiques et culturels au sein du Collectif des Universitaires citoyens (CUCI). Retour sur la dernière publication en date, le douzième projet réussi.

Deux années plus tard (2022-2024), le rêve est devenu une réalité. Les jeunes universitaires Guerdie Cloristin, Michel Dénéus, Immacula Jean et Fedjine Joseph peuvent finalement se réjouir de l’aboutissement de ce projet combien important, qui porte les semences du sacrifice, de l’engagement et de la détermination.  L’ouvrage titré : « Lire Haïti et ses femmes de Madeleine Sylvain Bouchereau, réalisé sous la direction du professeur Hérold Toussaint, est enfin disponible.   

Dans cet ouvrage composé de 130 pages, les auteurs proposent plusieurs portes d’entrée sur cette œuvre littéraire majeure, pas assez connue et diffusée en Haïti. Entre la figure emblématique, son engagement et ses principales publications en guise de contributions pertinentes, les lecteurs et lectrices sont invités à célébrer l’immortalité de cette grande dame, de cette belle âme solide, solidaire et scientifique.

Découvrons le contenu de : Lire “Haïti et ses Femmes” de Madeleine Sylvain Bouchereau. Entre les pages 11 et 33, les lecteurs et lectrices peuvent survoler les remerciements, la préface de Hérold Toussaint et l’introduction. Suivent ensuite les différents chapitres qui retracent : La vie de Madeleine Sylvain Bouchereau : la trajectoire d’une femme de grande envergure ; la trajectoire de la femme haïtienne dans l’histoire ; présentation de la situation de la femme haïtienne au XXe siècle ; lettres de trois étudiantes d’Haïti à Madeleine Sylvain Bouchereau ; la conclusion, les références bibliographiques, les listes des contributrices et du contributeur et les annexes.

Du professeur Hérold Toussaint, on peut lire dans la quatrième de couverture la présentation suivante : “Haïti et ses femmes. Une étude d’évolution culturelle”, tel est le titre de l’ouvrage publié en 1953 par Madeleine Sylvain Bouchereau, première femme haïtienne détectrice d’un doctorat en sociologie. Elle fut l’une des fondatrices de la Ligue féminine d’action sociale en février 1934. Ce livre est très peu connu dans le milieu universitaire haïtien.

Dans son argumentaire, le coordinateur du projet poursuit: “Peu de chercheurs haïtiens en sciences sociales et humaines citent ce texte majeur dans leur bibliographie. On n’en parle pas dans les cours de sociologie dispensés dans nos différentes facultés. Ce sont ces carences qui nous ont poussés à organiser un séminaire sur son ouvrage en 2022. Un tel enseignement fut adressé aux étudiantes et aux étudiants du premier cycle universitaire.”

Dans sa thèse de doctorat, Madeleine a étudié l’évolution culturelle de la femme depuis ses origines jusqu’à son époque. Un document assez enrichissant qui démontre comment la situation des femmes a évolué à travers l’histoire du pays. Pour comprendre la condition des femmes, dans son étude, elle a passé en revue les différentes civilisations qui se sont entrechoquées sur le territoire haïtien. Dans l’historiographie de la condition des femmes, elle a pu montrer le rôle qu’ont joué les femmes sur les plans politique, économique, religieux et social. “Elle a analysé et proposé des solutions aux problèmes liés à la situation des femmes de son époque. Ainsi, la condition de la femme haïtienne des années 1950, de même que celle d’aujourd’hui est la résultante des facteurs historiques.”, sont parmi les points abordés à la page 108 de cette publication. 

Dans ces trois lettres adressées à Madeleine Sylvain Bouchereau qui composent le chapitre quatre de l’ouvrage, entre les pages 87 et 106, les trois auteures: Guerdine Cloristin, Immacula Jean et Fedjine Joseph communiquent autant leur admiration pour le personnage, leur appréciation pour ses contributions et leur apprentissage des leçons apprises dans l’évolution de la lutte pour l’émancipation des femmes en Haïti. La première lettre expose : “Des avancées qui ne pourraient être possible sans cette pierre que tu (MSB) as posée à la genèse de cette lutte”, tout en saluant au passage l’émergence des figures féminines de référence telles que Ertha Pascal-Trouillot, Mirlande Hyppolite Manigat, Claudette Antoine Werleigh, Michèle Duvivier Pierre-Louis et Marie-Laurence Jocelyn-Lassègue.  La deuxième correspondance présente la pertinence de l’apport du personnage central du texte, dans la fondation de la Ligue féminine d’action sociale, comme : “Une initiative qui a également permis un travail de déconstruction chez l’Haïtienne en l’aidant à se débarrasser de tous les stéréotypes et de toutes les barrières sociales.”  La troisième missive rend hommage à ce personnage-héritage de lutte et d’inspiration pour l’égalité des femmes, tout en rappelant: “Sur le plan social, les femmes sont toujours confrontées à des pressions et des attentes contradictoires. Elles sont souvent jugées sur leur apparence physique et sont soumises à des normes de beauté irréalistes.”  

 

Dominique Domerçant

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES