Et quand la bise fut venue – j’inventerai –
Des mots pour assombrir la perversité de l’enfer,
Mots pour juger les bourreaux de la terre –
Et quand la bise fut venue, je serai le défenseur
De ma génération perdue à la recherche des œufs pourris à travers les luttes politiques –
La confidence ineffable me souffle aux vues de l’air des mots,
De mot à mot pour remuer les défis ab attestat de jus cogens,
Des mots malades de corruption, des mal-finis en sérum au pouvoir
Mots de débiles, à bottes entrelacées,
Mots de ma ville nuitée, mots vils de la capitale
Port-au-Prince
Enflammés l’adversité de répugnance sagace
Beaux maux, de beautés irrévocables,
Attisés la passion de la criminalité de l'individualisme
Mots endeuillés dans la charnalité de nos jeunes filles
Mots de la débauche de l’insécurité
Mots suspects. Mots gros, gros mots !
Mots aux créneaux des échos frivoles de la débauche du trésor public
N’assiste-t-on pas à l’audace des mots
Impulsifs aux maux homos ?
Mot à mot ! Des maux sans visage
Des mots gras, sans balises de pitié pour les déplacés
Des mots en retard, maux joyeux pour les ONG
Mots pleurés pour les filles violées
Maux assoiffés de paix dans les camps
Mots à dieu, mots aïeux. Mots d’assauts pour l'État Viv Ansanm !
Maux d’ennuis pour les étudiants,
Mots ennuyeux pour les paysans !
Mots trahis, mots enfouis,
Mots de médiocrité, mots abusés dans l'espace public
Mots de joie, femmes de joie pour le pouvoir !
Mots de développement dessus-dessous
Mots de profit déçu-des sourds politiques
Mots à la prostitution des rues de madankolo –
Mots d’alternance à l’absurdité –
Mots printaniers, mots hivernaux
Qui éclot et fleurit comme lueur
De la colère de l’aube du mat’
Mots des pasteurs un fidèle
Mots salvateurs de la douleur des bordels
Mots aux hymens des vagins mouillés
Mots de la trahison sans-abris
Mots de l’écoulement du sang
De la fraternité fragile pour les plus déshérités
Maux au vagin dysménorrhée de faim
Maux de pénis en postiches au ventre creux
Mots aux délices des murailles de l'inégalité
Mots d' assauts méprisés de la PNH
Mots à la proxénète des papes,
Mots des sœurs nourrissant leurs fesses
À la croisée au son de cloche de la cathédrale
Mots kidnapper, mots usés, maux criminels
Rouillés dans l’impie des faux dieux de la scène politique
Mots de convoitises du pouvoir,
Maux au dégraissement des mamelles molasses
Mots de corruptions insensibles, mots malentendus
– mots de transmutations –
Mots de la non-peur de souffrir
Mots des enfants perdus, sans classe, dams maître , sans école –
Mots de chaque coucou claire pour ses yeux
Mots des perclus – mots anodins –
Mots nourrissant la peur des putains de demain
Des maux d’eux-mêmes
Mots à la nostalgie d’un après-midi d'assassinat
Mots des pas lourds de Kenscoff
Mots des pas perdus de Solino
Mots au rideau déchiré de Croix-des-Bouquets
Mots de laisser-passer de Port-au-Prince
Mots de pleins pouvoirs, État Viv Ansanm
– Mots d’immunités –
Et quand la bise fut venue, j’écris –
Des mots au rattachement de demon-kratein
Caressant les seins de votre ‘’ sauve-qui-peut’’,
Mots recherchant la libido des ados sans école
Des amours rebelles au credo
Des ritournelles aux perpétuelles
Amoureries de misère en crescendo
Mots aux voyageurs madan Sara inédits
Mots de discordance, de dissonance fragile
Mots au mépris des morts récités
Des mots récits,
Aux grands maux de leur pays natal
Des mots récits inédits de la vie nocturne
Des mots sans écrits
– mots d’aurore, mots au soleil couchant,
Mots de la douleur du bon vieux temps
Mots de la fécondation d’infertilité,
De l’innocence des mots-corrompus
Des mots fiévreux, mots corps-rompus des mères célibataires
– Mots rompus de corruptions de l'État
Mots des trottoirs de l’angélus du soir, oubliés
Mots de gloire honteuse et de sinistre maladroit
Mots sans culotte – mots boiteux, handicapés ;
Mots à la nudité vandale aux hautains marchandages des hôtels
– Mots aux sévères cogitations de fesses lourdes
À la douceur clitoridienne du vagin de la misère
Dans les camps de déplacés internes
Mots maladroits, mal vus! Mots de proxénètes
Mots bâtisseurs les ruines de développement
Maux des rats méprisés de leur propre gloire –
L’histoire de gros-mots – mots de puberté précoce
Mots de tonnè kraze, mots tonnè boule
Maux de l’orage calé, mot à mots – Maux
Aux feux incendiaires de l’aurore
Pris aux éclats printaniers d’Ayiti
De l’une des plus totales révolutions
Et quand la bise fut venue, j’inventerai
Des mots pour apaiser vos agrumes
Des mots aux pieds nus, pour jongler vos maux
Des mots récits, mots écrits mais posthumes
Des mots pour la réforme de l’Université
De quel univers-cité ? – Ayiti.
De quelle réforme buttée ! Non. C’est elle,
Nourrissant aujourd’hui la colère des malfaiteurs au pouvoir à chaque régime
Mots tourmentés par l’outrance de gros-maux
Mots de maquillage disgracieux
– aux amours mortelles des gazelles,
À la mortuaire d’un libérateur enchaîné
Dans la torpeur de l’oubli –
À la magie orpheline de paix de la cité
visages d’ombres démasqués de l'État
Viv Ansanm
De bordures noires au désespoir renouvelé
De la population
Mots au mépris du pain quotidien des appauvris
– dépravés la nudité au silence de la nuit
Et rougir l’espoir de demain lointain, disparu
Mots à l’unisson de proie désemparée
À la parure de douce nuit méprisée des leçons
Et quand la bise fut venue,
J’écouterais ma souffrance au susurrement
Des plaines assoiffées de fauves graines de pluies, dans les camps de déplacés internes
– mots de l’infini hasardeux –
Lié au sourire moqueur des pas menteurs,
Dilapideurs, malversâtes, corrupteurs, parle-menteurs,
Au Bleu de la mort lancinante des pas perdus,
Surgit au gouffre de l’horreur au blason des perclus
À la frondaison coinçant la baume pendaison
D’une démocratie grimacer dans l’ombre depuis 1986
Et quand la bise fut venue, j’écrirai des mots ouverts pour demander pourquoi ou comment est-il possible que les écoles sont fermées
Pourquoi les femmes, les filles coincées dans les camps de déplacés internes sont-elles des objets de sexualité
Pourquoi l'université d'État d'Haïti est-il fermé depuis plus d'un an
C'est quoi le projet
Que fait-on avec la jeunesse ?
Elmano Endara J., Le voyage des pas perdus, (Extrait) janvier 2019.
Elmano Endara JOSEPH
joseph.elmanoendara@student.ueh.edu.ht,
+509 32 32 83 83
Formation : Sciences Juridiques/FDSE, Communication sociale/ Faculté des Sciences Humaines (FASCH), Masterant en Fondements philosophiques et sociologiques de l’Éducation/ Cesun Universidad, California, Mexico.