À la dernière grande manifestation artistique et culturelle haïtienne, organisée dans la ville de Rhode Island aux États-Unis pour marquer la célébration des 25 ans de création et de performances l’artiste Nixon Léger dans les arts plastiques, parmi les talents issus de plusieurs générations et des tendances artistiques retenues, figurait Rénold Laurent.
Désormais dans la cour des grands, Rénold Laurent partage le 23 septembre 2022, une affiche avec l'éminent artiste peintre d'origine haïtienne Édouard Duval- Carrié et Jess Hill, autour du thème: "Racial Slavery, Marronage and Freedom". Une belle manière pour ces talents de renouveler leur engagement historique et social, tout en affirmant leur origine.
Dans la liste des autres performances en date réalisées par l’artiste peintre Rénold, on retient l’exposition tenue entre le 22 mai et le 27 juillet 2018. À travers le catalogue ( publié en anglais) mettant en évidence la thématique suivante: “Material consequences”, c’est une nouvelle marche franchie par ce fils de Jacmel.
D’une profondeur presque impénétrable, les tableaux de l’artiste Rénold Laurent proposent un regard différent de beaucoup de ses pairs. Sans pour autant réinventer la roue, il s'aligne dans une forme d'abstraction qui rappelle quelques tendances dans l’art contemporain durant le siècle écoulé.
De feu professeur Wébert Lahens, on retient les phrases: “ Après s’être imposé à l’IERAH/ISERSS dans la réalisation d’un mural, avec un autre collègue - Philippe Antoine, Rénold Laurent (Laffont, Jacmel) a conquis de nouveaux galons : son exposition individuelle au Centre culturel du Brésil, à Pétionville (vernissage le 10 avril ; exposition jusqu’au 30 avril 2015). “.
Dans cet article titré : «La touche de Rénold Laurent dans toute l’histoire du postmodernisme en Haïti», l’auteur se livre dans une série de questionnement sur le créateur plasticien: « L’artiste peintre Rénold Laurent est-il en train de changer les normes de référence de l’art contemporain en Haïti ?
Des questions qui aboutissent parfois à certaines confirmations, tant sur le plan technique, plastique ou esthétique. Le professeur Lahens rappelait à cette occasion : «Beaucoup de gens ne se retrouvent pas dans l’esthétique du délabrement. Celle-ci est moins une école qu’un moment de la conscience nationale. Il nous faut, en tant que peuple, sortir de notre léthargie. Tel un Christ ou un Legba, l’artiste-peintre Rénold Laurent nous ouvre la voie. Il combine, à la fois, l’art abstrait, dans son expressivité et le modernisme, dans sa singularité».
Du haut de son statut de critique d’art accompli, le professeur Lahens poursuivait son exploration dans les oeuvres de Rénold Laurant, tout s’exprimant en ces termes : «Ce ne sont point des abstractions enfermées sur elles-mêmes. Mais un message clair, plus près de la réalité. Une réalité qu’il a construite avec ses propres référents. Par exemple, les couleurs ne sont pas étalées sur la toile avec désinvolture, mais avec art. Le discours abstrait, c’est, pour lui, une voie de passage».
Depuis 1996, l’artiste allait faire ses premières armes, en participant à sa première exposition picturale. Dix ans plus tard, c’est à la fin du mois de novembre 2006, que Rénold Laurent allait rejoindre plusieurs autres artistes originaires de Jacmel, pour participer à une grande célébration de la créativité de cette ville culturelle majeure.
Didier Civil, Hugues et Euzène Domond, Eddy Prévost, sont parmi les artistes qui accompagnaient Rénolrd Laurent, à l’époque, dans cette démarche visant à ressusciter certains peintres de Jacmel. Un engagement tant social, artistique et esthétique qui prenait forme dans la grande salle de l'hôtel Florita.
Dans le parcours artistique de Rénold, Laurent figure plusieurs performances réalisées à titre individuel et en groupe. En Haïti, aux États-Unis, en France, Cuba, Mexique et au centre culturel du Brésil, ses œuvres continuent de dialoguer avec des publics multiculturels.
Dominique Domerçant
