Festival 4 chemins : un train qui ne s’arrête pas

Pour répondre aux personnes qui s’interrogent quant à la réalisation de la 19e édition du Festival 4 chemins, dont le coup d’envoi est prévu pour le 21 novembre,jusqu’au 3 décembre, le directeur artistique du Festival répond affirmativement. Depuis sa première édition en 2003 sous la direction de Michèle Lemoine, coordinatrice du programme Art et Culture de la FOKAL, le Festival n’a jamais raté une édition, et ce malgré le contexte socio-politique qui se complique d’année en année rendant difficile, voire impossible, toute festivité.

« Il n’y a pas d’art de la mort ». Lannée dernière, Guy Régis Junior aux commandes de ce train, avait repris cette phrase de Deleuze pour démontrer que le théâtre existera toujours tant que la vie elle-même existe. Haïti a toujours connu des soubresauts socio-politique et la culture est le secteur le plus stable. Grâce à ses innombrables et talentueux artistes tous genres confondus servant de piliers,nous avons pu garder notre fierté en tant que peuple et ils nous donnent l’espoir à travers leur créativité qu’un autre Haïti est possible. Les artistes haïtiens rehaussent le visage du pays là où les politiciens l’enfoncent. Les artistes ne chôment jamais, pour reprendre une question de GessicaGénéus à Gaëlle Bien-Aimé pour la féliciter après avoir remporté le prix RFI théâtre 2022 : comment fait-on et d’où vient cette force que l’on a pour créer dans ces circonstances ? Le chaos n’a jamais découragé ces artistes qui arrivent à créer à partir de ce spirale qui leur servent de matière, d’inspiration et de force pour dénoncer, protester et faire passer leur message ou revendication. Plus que jamais le théâtre doit résister afin de servir de canal pour questionner les injustices, les inégalités sociales ainsi que la démagogie politique qui nous fait écran. Dans toutes guerres il y a des résistants, les artistes constituent la résistance de cette guerre auto-destructrice de nos dirigeants politiques. Pour contre argumenter Deleuze, ils sont capables de créer même après leur mort. Car la mort elle-même peut-être un art si l’on s’est battu toute sa vie afin de défendre ses idéologies, et si l’on apleinement vécu son art.

 

Cette année encore, toute l’équipe de ce Festival et les artistes qui y participent sont motivés à faire avancer le train dans la mesure du possible. En ce moment, les artistes répètent sous la direction des metteurs en scènes, qui, l’on suppose, travaillent dans des conditions non souhaitées avec de faibles moyens. Les responsables techniques qui sont le moteur de cette machine en marchetravaillent d’arrache-pied sur la coordination logistique. Nous avons contacté à ce sujetDérilonDérilus Fils, un des responsables techniques et également comédien sur le spectacle : « L’amour telle une cathédrale ensevelie » de et mise en scène par Guy Régis Junior qui réalise les différentes maquettes des spectacles.De concert avec les metteurs en scène, ils mettent en place au niveau technique la conception scénographique des différents spectacles et adaptent chaque proposition artistique aux espaces disponibles. Afin de garantir la sécurité du public, toutes les activités sont programmées en plein jour,mais fait la déception des metteurs en scène qui voient leur spectacle,au niveau de la régie lumière,totalement réinventé.Ils sont au moins une dizaine dans l’équipe technique, à leur tête Junior Neptune, responsable technique ;Dérilon, cité en haut, et Frantz Providence à arpenter les rues de Port-au-Prince malgré le manque de transport, mais déterminer à mettre les bouchons doubles à la bonne réalisation de cette festivité.

 

Kettia Naissance

 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES