Quelle assurance ? Je suis informé... !

Dans un temps récent et un dans bon nombre de temples établis dans  la majorité des villes du pays et sur les ondes de certains médias religieux d’un secteur particulier, ils étaient des centaines et des milliers de fidèles, qui jour et nuit se mettaient souvent en chœur, avec les yeux fermés et les bras parfois levés, pour interpréter l'un des refrains suivants "Quelle assurance, je suis sauvé !". Retour sur terre, la terre d'Haïti, cette terre de tous les risques imprévisibles et irréversibles où : "seulement 4 % de la population est couverte par une police d’assurance, tandis que 94 % mentionnent n’avoir jamais entendu parler d’assurance.".  (Finscoope 2018) . 

D'autres informations aussi pertinentes parmi d'autres, présentent l'état des lieux de la question des assurances en Haïti, l'un des plus importants sous-secteurs du système financier dans le monde. Quelles sont les spécificités, les problématiques, les opportunités et les institutions et les entreprises concernées par les assurances en Haïti ? 

Des précisions importantes rapportées dans l'argumentaire de ce deuxième volume. On peut lire: "Ainsi, ce deuxième volume de la Revue de Développement de Connaissances et Compétences Financières (RDCCF), en mettant un accent particulier sur l’assurance, vise à fournir une ressource précieuse pour renforcer les bases de l’éducation financière de nos cibles, permettant ainsi d’analyser et de gérer efficacement non seulement les risques liés aux décisions financières, mais aussi de nombreux aléas et incertitudes de la vie. Elle offre, en outre, une présentation détaillée des lois en vigueur et des pratiques courantes dans le pays, ainsi que des progrès réalisés dans ce domaine.". 

Dans : "Le secteur des services financiers ne se contente pas seulement de mettre en relation les épargnants et les emprunteurs, mais il facilite également les relations contractuelles entre les fournisseurs de services d’assurance, appelés assureurs, et les assurés.", rapporte le document tout en précisant que : "La théorie de la prévention des risques revêt une importance cruciale dans l’offre et l’utilisation des produits et services financiers. Elle reconnaît que les risques peuvent varier en intensité en fonction des spécificités du produit financier et des conditions macroéconomiques. Une gestion efficace des risques est essentielle pour assurer la gestion des risques budgétaires, la sécurité financière des individus, des entreprises, des ménages et du système financier en général (FMI, 2014).". 

Durant le mois de novembre 2024, la Banque de la République d'Haïti a livré le deuxième numéro de la revue développement de connaissances et compétences financières (RDCCF). Un nouvel outil qui participe dans la promotion de l'inclusion financière. Un nouveau support qui vise à contribuer dans l'éducation financière à travers la compréhension des produits et services. Un véritable instrument capable de conscientiser le plus grand nombre des acteurs, si et seulement si, ces derniers, dans toutes les catégories sociales en Haïti et dans sa diaspora prennent le temps de s'approprier des informations utiles, pratiques et stratégiques diffusées dans chaque volume. 

Dans la page 16 de ce document, les lecteurs sont informés autour de : "La fonction principale de l’assurance est de transférer le risque financier associé à la situation spécifique de l’assuré à l’assureur. Quelque soit le type d’assurance, ils visent tous à offrir sécurité financière et tranquillité d’esprit en cas d’événements imprévus. Le secteur englobe généralement une diversité de parties prenantes dont les principales sont résumées ci-dessous : Autorités de régulation et organismes gouvernementaux ; Assureurs ou compagnies d’assurances ; Réassureurs ; Courtiers d’assurance/Broker ; Agents d’assurance;  Professionnels de l’assurance ; Clients/assurés.  À ces parties prenantes s’ajoutent d’autres acteurs représentant une partie essentielle du secteur des assurances. Chacun contribue à différents aspects tels que la conformité réglementaire, la gestion des risques, la tarification des produits d’assurance et la satisfaction des clients.".  

Dans la présentation du document public et accessible sur le site de l'institution, autour de la "Vue d'ensemble", on peut lire: "Ce deuxième volume de la Revue de Développement de Connaissances et Compétences Financières (RDCCF) explore les principaux produits et services financiers disponibles dans l’écosystème financier haïtien. Dans le contexte macroéconomique actuel, marqué par des défis économiques et sociaux majeurs, ce volume met en lumière les moyens par lesquels les produits et services financiers peuvent contribuer à la stabilité, à la résilience et à la croissance économique en Haïti. Dans un environnement économique aussi fragile, il existe un ensemble de risques tant pour le pays, pour les institutions financières que pour les ménages. La gestion de ces risques est donc primordiale pour la stabilité de l’écosystème économique et financier dans son ensemble.". 

Des conclusions rapportées par la Finscope 2018, proposent le tableau de la situation justifiant : "L’une des raisons avancées pour la non-utilisation des produits financiers est la peur du risque. L’éducation financière représente un outil efficace pour surmonter les barrières liées à la “risquophobie”, cette peur paralysante du risque qui empêche de nombreux individus de se lancer dans les investissements.".  

Des acteurs d'ici et d'ailleurs en sont informés. Qui a dit que l’information est le pouvoir ?  Que peut-on faire avec la somme de ces données partagées ? Pourquoi tous les acteurs  de la vie économique, du système éducatif haïtien et de la formation professionnelle et universitaire en particulier, devraient-ils utiliser ou faire consulter religieusement cette revue  spécialisée par leurs apprenants ? 

Des connaissances utiles, pratiques et stratégiques se complètent dans une approche combinant l'intelligence économique à l'intelligence collective. Quelle assurance choisir ? Pourquoi choisir une assurance en Haïti et laquelle ? En attendant d'arriver à ces questions qui imposent des réponses plus réfléchies, la banque propose un premier tour d'horizon, entre la radiographie et la cartographie des secteurs de l'assurance en Haïti. 

Dans combien de mois et d'années le pays pourra-t-il se rattraper ? Pour sortir des  4 % de la population est couverte par une police d’assurance, pendant que 94 % mentionnent n’avoir jamais entendu parler d’assurance ? Pourtant, selon la revue: "Les produits d’assurance santé, d’assurance de vie, d’assurance de biens (automobile, habitation…) et d’assurance contre les catastrophes naturelles sont des exemples de solutions qui pourraient bénéficier d’une adoption plus large.", tout en soulignant que : "L’augmentation de l’accès à ces produits contribuerait à une meilleure sécurité financière pour les familles et une protection accrue pour les entreprises en cas de sinistres.". 

Du cadre juridique en passant par la rationalité, et les expériences d'assurance complémentaires, entre la CCRIF SPC et celle de Béatrice, la communauté francophone haïtienne en général, répartie entre les couches établies en Haiti et les franges éparpillées  à travers différents coins dans le monde, est désormais sensibilisées autour des principales informations, utiles et pratiques pour la prise des meilleures décisions relatives aux produits et services financiers. 

Des titres qui incitent à la lecture, en dehors des illustrations qui facilitent la mémorisation d'un nombre important d'informations. Le plan du document est réparti ainsi : vue d'ensemble, les risques au prisme de l'éducation financière ; Produits et services financiers définis - La méthode CCH ; Produits et services financiers-rationalité ;  Aux deux rendez-vous décisionnels, complétés par les choix de Pedro ; Assurance: cadre juridique ; Au rendez-vous décisionnels: l'expérience d'assurance de Beatrice ; L'expérience d'assurance de la CCRIF SPC.

Des rappels pertinents adressés au plus grand nombre des acteurs et opérateurs du secteur économique et du système financier: "En période de crise économique ou financière, tant les individus que les ménages et les entreprises sont confrontés à de fortes incertitudes et à des risques accrus. Choisir les bons produits et services financiers exige une évaluation prudente des objectifs financiers, du profil de risque et des conditions économiques existantes. De plus, adopter une vraie culture de gestion par le biais de l’assurance, diversifier les investissements, maîtriser les coûts et promouvoir l’éducation financière peuvent contribuer à naviguer avec succès à travers les défis économiques et à préparer le terrain pour une reprise plus résiliente à long terme.". 

Des informations pertinentes pour tenter sauver, sauvegarder et stratégiquement utiliser ou rentabiliser ce qui reste comme capital, réserve, patrimoine ou héritage dans l'espace haïtien. "À travers le Volume II de la Revue de Développement de Connaissances et Compétences Financières (RDCCF), la BRH invite les usagers du système financier à adopter une approche proactive et réfléchie pour surmonter les difficultés et naviguer à travers les périodes de turbulence.".  Le document conclut : "En prenant des décisions prudentes et basées sur une compréhension approfondie des produits financiers et des stratégies de protection, les usagers peuvent mieux gérer les incertitudes, minimiser les impacts des crises, et se positionner avantageusement pour saisir les opportunités futures. En toutes circonstances, la prudence et la diligence dans vos choix financiers peuvent faire toute la différence pour garantir la sécurité financière et la pérennité économique.".  

Dans le deuxième numéro de cette revue, si tout n'a pas été dit, on retiendra les différentes portes pour certains, et fenêtres pour d'autres qui sont ouvertes pour une meilleure compréhension des produits et des services financiers, avec une attention particulière sur l'assurance. On est bien informé ! 

 

Dominique Domerçant 

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