Violences en Haïti

Des violences continuent d'alimenter le chaos social, familial et environnemental en Haïti,  depuis l'âge zéro de cette nation jusqu'à nos jours. Impossible pour les plus hautes autorités du pays d'aboutir à certains résultats,  ou de faire appliquer certaines mesures essentielles pour le bon fonctionnement de nos institutions sans imposer la violence légale et régalienne. Comment décourager la paresse et d'autres comportements passifs chez certains membres de nos familles, sans l'utilisation de certaines formes de violences symboliques ? 

Dans la liste des sujets d'actualité les plus sensibles, complexes et problématiques à prendre en compte dans l'espace haïtien, à l'aube du 220 ème anniversaire de l'indépendance d'Haïti, la problématique de la violence dans l'histoire mériterait toute une année de commémoration, pour pouvoir explorer les différentes dimensions de ce sujet. Comment la violence s'est elle imposée dans le système politique,  social, économique et culturel actuel en Haïti ?

Difficile de ne pas prendre en compte les différents supports et outils de communication qui participent à la diffusion,  la transmission,  le renouvellement ou l'amplification de la violence, dans toutes ses formes dans la société haïtienne. L'Etat et tous les autres acteurs de la société, les élites, les institutions publiques, privées et internationales participent à la fabrication de cette violence institutionnelle, en dehors des médias traditionnels et des réseaux sociaux.  

Dans les familles qui composent toutes les couches sociales, il faudra mesurer la somme des violences transmise des grands parents aux petits enfants,  en passant par les parents, à travers des comportements,  des gestes, des modèles de réflexion et des représentations ou des transmissions de valeur. A travers la promotion d'une éducation basée sur la valorisation de la violence intelligente dans les familles haïtiennes, on pourrait commencer à élaborer des affiches destinées à être placées dans les salons,  la salle à manger et les chambres des adultes comme celles des enfants. 

Dans les établissements scolaires,  les centres professionnels et les universités, il faudrait penser aux autres formes de supports de communication, en dehors des affiches,  pour sensibiliser tous les acteurs du système éducatif, sur les différents types de violences admises, utiles et intelligentes à pratiquer dans ce pays,  pour pouvoir rétablir l'ordre,  la sécurité et l'état de droit. 

Des influenceurs viennent et disparaissent à chaque saison,  sur les réseaux sociaux.  Leurs discours,  leurs messages et un grand nombre de valeurs que ces femmes et ces hommes véhiculent traduisent certaines formes de violences verbales, physiques, politiques économiques et symboliques contre l'intelligence, la société et l'avenir même du pays. A quand un observatoire pour analyser les multiples facettes de la violence en Haïti ? Pourquoi la société devrait-elle s'entendre sur les modèles de violences indispensables pour sortir le pays de ce chaos ?

Des parents sans éducation ni préparation,  ont choisi de tolérer presque toutes les deviances et les dérives de leurs enfants, finissent par se retrouver quelques années plus tard parmi les prochaines victimes de ces adolescents déviants et délinquants. Certaines filles ou femmes adultes choisissent d'utiliser la grossesse comme une forme de violence contre leurs partenaires et contre la société, lorsque ces enfants ne sont pas éduqués,  encadrés et accompagnés dans leur évolution.  

De la nécessité pour les élites haïtiennes et tous les acteurs et leaders Haïtiens, qui souhaitent investir dans l'avenir du pays,  de commencer à lancer les chantiers des états généraux de la violence en Haïti. A travers les relations émotionnelles, les relations humaines, les relations institutionnelles et les relations internationales,  les relations entre les vivants et les morts en Haïti, la violence participe aux jeux d'intérêt, entre les actions, les réactions et les intentions manifestées ou voilées.

 

Dominique Domerçant 

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