Crise de leadership dans la transition !

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Après des semaines de tractations, un Conseil de transition de neuf membres a finalement émergé. Une quinzaine de jours depuis que ces nouveaux serviteurs de l'État se battent pour prendre le leadership d’un pays à la dérive. Pour éviter des contestations et de polémiques aussi inutiles que handicapantes, les «facilitateurs» de la CARICOM ont préféré attendre que le parti Pitit Dessalines se ravise et se décide enfin à désigner un membre. Il se murmure que Moscou serait intervenu pour demander au leader de Pitit Dessalines de se résoudre à être représenté au Conseil. Comme quoi à chacun ses alliés.

Quoi qu'il en soit, des millions d'Haïtiens attendent de ce Conseil qu'il soit à la hauteur de son rendez-vous forcé avec l'Histoire. Les premières nouvelles ne sont pas rassurantes. Le nouveau collège présidentiel est aussi traversé par des lignes de faille. D'anciens concurrents pour la présidence de ce pays se retrouvent pour peut-être une dernière bataille au sein de ce collectif.

Beaucoup d'Haïtiens demeurent sceptiques quant à la réussite d'un groupe hétéroclite censé représenter l'ensemble d'une société polarisée à souhait. Il faudra décider qui sera le Président, ensuite s'entendre sur le choix d'un Premier ministre, puis d'un gouvernement de consensus. Ce sont là des travaux herculéens pour des femmes et des hommes formés certes, mais exposés au «pilonnage» permanent des regroupements auxquels ils sont redevables. Un pari risqué sur le cratère béant d'un pays en flammes.

On ne peut que croiser les doigts et espérer que nos nouveaux conseillers d'État se hissent à la hauteur d'une tâche aussi lointaine que la lune.

En tout cas, ces jours-ci dans la capitale haïtienne même les athées n'ont plus le choix que de... prier. Les temps sont durs et on ne voit pas la sortie du tunnel.

 

Roody Edmé

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