Les ânes au pouvoir !

Une note du secrétariat de la présidence annonce un changement d’heure.

C’est une grande réussite de la gouvernance haïtienne. Ce changement d’heure est d’une importance capitale  pour la nation.

Brasser du vent est devenu un exercice très prisé par ceux qui disposent du pouvoir.

Sauf que la population haïtienne, elle, ne brasse pas du vent. Elle brasse le désespoir. Le désespoir des lendemains où une balle perdue peut faucher une vie. Le désespoir de la survie dans des abris provisoires alors que nous savons tous comment le provisoire est souvent définitif chez nous.

Des agents de sécurité ont eu à lancer à Turgeau à des dizaines de femmes, d’enfants et d’hommes chassés des abris dans un espace proche du Champ de Mars : « Pa ret la a. N ap vin gate zòn nan » 

Ce que ces agents de sécurité oublient, ce n’est pas le bas qui « gate zòn » . C’est le haut, les minables en veste et cravate, beaux parleurs, chouchoutés par une « belle société » qui ont travaillé fort pour pourrir les quartiers populaires. On a vu ce qu’on fait des religieux dans le trafic d’armes. Ce que des parlementaires, des politiciens,  de toutes tendances ont patiemment construit d’ombre et de ténèbres jusqu’à ce que la violence vienne camper dans la ville.

Mais, depuis longtemps nous sommes dans les mêmes pratiques. Les mêmes postures.

Vous prenez une photographie de l’équipe gouvernementale avec le président, de Duvalier au CPT, vous observerez les mêmes postures.

On continue  à penser pareil, à agir pareil, à crétiniser pareil.

Ce qui a changé ce sont les appétits.

Ils sont devenus démesurés depuis la prise du pouvoir par les bandits légaux.

Alors que les problèmes s’accumulent, que les défis sont énormes,  nous avons des cerveaux incapables de porter ce combat. C’est un échec cuisant pour notre système éducatif qui n’a fait que produire des ânes aptes à mémoriser, mais ne pouvant faire preuve d’aucune imagination, d’aucune empathie pour la nation et donc dépourvus de toute volonté.

L’un des plus grandes intelligences de l’humanité a eu à dire : « L’imagination est plus importante que le savoir » 

Nous aurons toutes les difficultés du monde à sortir de ce gouffre où nous ont jeté les « cerveaux »  de la grande école haïtienne.

 

Gary Victor

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