Un contrat aurait été signé entre une firme américaine de sécurité et le gouvernement haïtien pour la lutte contre les gangs. Depuis plus de deux semaines, la Police nationale multiplie les opérations contre les gangs et il semble que cette fois, les forces de l’ordre sont décidées à faire reculer les malfrats. Le changement de gouvernement américain a peut-être contribué à ce changement d’attitude de nos services de sécurité, ce qui laisse toujours planer le doute sur des liens troubles entre des agences liées au Parti démocrate et la pègre politique haïtienne. On va attendre toujours pour savoir si les bandits demeurent toujours légaux où s’ils reviendront ce qu’ils ont toujours été. Un pas a été franchi avec une directive américaine qui a classé Viv Ansanm comme groupe terroriste. Une décision à double tranchant. En Syrie, des groupes classés comme terroristes ont pris le pouvoir, et discutent avec ceux-là mêmes qui les avaient classés comme tels.
Au niveau sécuritaire, il est certain que la situation devra s’améliorer sans revenir à ce que nous connaissons il y a quelques années. De climat sécuritaire, il n’y en avait que l’apparence, car le mépris social porté à son paroxysme et l’apartheid ne peuvent accoucher que de la violence. Donc, il faudra changer la donne, constituer une équipe dirigeante capable de sortir de ce schéma de non-gouvernance haïtienne. Vu que la Caraïbe ne peut continuer à tolérer ce cancer dans ce sein, on risque de se retrouver sous une vraie tutelle due à notre impossibilité de penser, de concevoir la politique autrement.
Il est urgent qu’on pense aussi à monter deux commissions. L’une, pour bien étudier la manière dont les gangs ont pu se procurer des armes et des munitions. On sait déjà comment ils se sont constitués ; des zenglendos de l’époque des petits soldats à la fin des années 80, des organisations populaires aux baz Lavalas à partir de 1990 jusqu’à ce que nous savons aujourd’hui. Il y a beaucoup de citoyens haïtiens et aussi étrangers qui doivent payer pour l’instrumentalisation de cette machine de mort. Il en faut aussi une seconde pour estimer les pertes qu’a causées au pays l’activité des gangs. La destruction de notre économie, les péages illégaux sur nos routes. Chaque citoyen, chaque entrepreneur devrait présenter à cette commission une estimation des pertes subies pendant cette période et tous les dirigeants haïtiens devraient être poursuivis au pénal pour incompétence ou complicité, association de malfaiteurs, dépendant des cas.
On ne pourra pas fermer les yeux, oublier ce qui s’est passé avec le risque que la même situation se reproduise dans le futur avec encore plus de violence, plus de dégâts. Cette fois c’est trop. On doit en finir avec ces secteurs politiques mafieux qui ont conduit ce pays à ce désastre.
Il faut vraiment identifier les racines du mal pour le déchouker. Le vrai déchoukaj !
Gary Victor