Les destructions causées par les gangs dépassent tout ce qu’on pourrait imaginer.
On a parlé des milliers de déplacés. Mais, très peu de ces quartiers détruits comme après le passage d’un tremblement de terre.
Des demeures rivées, des maisons de commerce, des écoles, des universités.
Des dizaines de millions de dollars envolés en fumée sans que cela fasse à nos gouvernements ni chaud ni froid.
Aucune commission d’enquête pour évaluer les dégâts, car on ne peut ne pas penser à dédommager tous ces citoyens victimes soit de l’incompétence des pouvoirs publics, soit de la complicité active ou passive des dirigeants !
Se dirige-t-on encore une fois de plus vers une impunité générale qui autorisera les prochains dirigeants à continuer le cycle de la délinquance ?
Car, tant que nos dirigeants ne savent pas qu’ils auront des comptes à rendre, nous pataugerons encore dans la même boue.
Pour l’instant cette catastrophe, que constituent les destructions causées par les gangs, laisse indifférents les pouvoirs publics. Honte ? Impuissance ? Cela peut être les deux à la fois. Dans tout cela, il y a certainement le mépris professé contre les classes populaires, même par ceux originaires de ces mêmes classes.
Il y a aussi à se poser la question sur le pourquoi de ces destructions inexplicables sur le plan logique. Les théories du complot ont foisonné. Le jan blan an vle l lan fait référence à une grande conspiration de nature immobilière. Des intérêts voudraient mettre la main à peu de prix sur tout le centre-ville, le bord de mer et quelques zones proches. Mais personne ne parle de la haine et de la violence exercées par ces jeunes qui semblent être dévorés comme par une flamme quasi démoniaque. On veut tout réduire en centre, ramener le pays à la boue qu’on a connue, à cette situation plus que misérable de ces quartiers sur lesquels l’État central a fermé les yeux. C’est la concrétisation parfaite de ce slogan « wòch nan dlo pral konn doulé wòch nan solèy » . C’est comme les prières dites à l’envers dans les rituels diaboliques. L’endroit c’est de dire wòch nan solèy pral konn jan sa bon wòch nan dlo. Mais, personne ne s’était rendu compte de la nocivité des mots. Le verbe façonne le réel. On a scandé bandi légal. Le bandit légal a pris vie et est devenu ce que l’on sait.
Le réveil prend trop de temps !
Gary Victor