L'Association nationale des normaliens indépendants d’Haïti (ANNIH) a organisé une conférence de presse ce mercredi 15 décembre 2021 autour de la problématique du système éducatif et de la situation des enseignants. Les membres de cette association critiquent l'insouciance de l'État face aux besoins du système éducatif et des professionnels qui travaillent dans ce secteur.
L'ANNIH se dit consternée par les problèmes auxquels fait face le système éducatif haïtien considérant l’importance de l’éducation dans la transformation d'une société. Ferdy Richard, coordonnateur général de L'ANNIH, dénonce l'État qu'il considère responsable des difficultés que rencontre ce secteur parce que les responsables n'investissent pas assez dans l’éducation. « L'une des obligations de l'État, c'est d'augmenter son investissement dans le système éducatif en construisant plus d'écoles afin de faciliter l'accès à plus d'enfants dans les établissements scolaires, l'intégration de plus d'enseignants compétents dans le système, le renforcement des universités régionales, les recherches au niveau de l'enseignement supérieur et la modernisation des écoles », a-t-il souligné.
L'ANNIH critique les autorités qui ont diminué le budget alloué à l'éducation pour la nouvelle année fiscale. Ce budget est passé de 29 100 446 627 gourdes à 24 831 709 315 gourdes soit une diminution de 4 268 737 315 gourdes. Parallèlement, le budget de la Primature a augmenté en passant de 1 162 410 993 gourdes à 1 588 963 936 gourdes soit une augmentation de 426 552 943 gourdes. En ce sens, les membres de l'ANNIH sollicitent la collaboration de tous les syndicats du système éducatif pour lutter afin de trouver un ajustement dans le budget alloué au système éducatif.
D'un autre côté, l’ANNIH lance un appel aux autorités en vue de se pencher sur la situation des diplômés de l'École normale supérieure (ENS). Le secrétaire adjoint de l'ANNIH, Verdieu Jean Bellens, exige la nomination de deux promotions de l'ENS qui ont déjà réalisé leurs stages ainsi que les diplômés de la FIA et de CEFEF. « Nous avons deux promotions qui ont déjà fait leurs stages dans des lycées. Çà fait plus de trois ans depuis que ces normaliens attendent leur nomination. » se plaint Verdieu Jean Bellens critiquant l'ancien ministre Agenor Cadet qui avait préféré nommer 1500 autres personnes dans l’administration publique.
Plus loin, les membres de l'ANNIH exigent des autorités un ensemble de conditions pour améliorer le travail des enseignants. Ils sollicitent une carte de débit pour les enseignants, la régularisation de leur carte d'assurance de santé, l'ajustement de leur salaire et le paiement régulier. De plus, l'ANNIH plaide pour un statut particulier des professionnels du secteur éducatif et l'adoption d'une grille salariale avec un salaire de base qui correspond au métier.
John Smith Justin