Comme annoncé, des responsables de plusieurs organisations sociopolitiques, dont l’Espace de mobilisation nationale (EMNA), Rassemblement et force tèt Delmas, Kri pèp, la Force de l’opposition radicale pour le changement (FORC) et des dizaines de citoyens ont regagné les rues pour continuer à dénoncer la cherté de la vie, l’insécurité et la rareté du carburant dans le pays. Cette première journée de manifestation déroulée à la Place de la Constitution a été dispersée par la Police nationale d’Haïti à plusieurs reprises à coup de gaz lacrymogène alors que les manifestants voulaient à tout prix monter à Pétion-Ville.
En effet, plusieurs artères dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince ont été bloquées. Des pneus enflammés et des barricades de toutes sortes ont été érigés également par les habitants de la commune de Pétion-Ville, Delmas, Nazon et du Centre-ville de Port-au-Prince en signe de protestation contre les dirigeants en place concernant la crise multidimensionnelle qui ronge le pays.
De même, certaines activités commerciales étaient également au point mort ce lundi 29 août dans certains endroits de la capitale, notamment à Pétion-ville et à Delmas. Également, des entreprises du marché formel ont laissé leurs portes fermées.
Ainsi, cette première journée de mobilisation a démarré à la Place de la Constitution dans l’aire du Champ-de-Mars. Lalue, Nazon, Delmas, Pétion-Ville, tels ont été les points du parcours des manifestants. Arrivés à Delmas 75, près de l’Ambassade du Canada, des agents de la Police nationale ont lancé des bombes de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui lançaient des jets de pierres sur des institutions, notamment l’Ambassade du Canada.
« Nous sommes livrés à nous même. Il est impossible d’accepter l’incurie des autorités qui n’ont vraiment rien tenté pour améliorer la situation de la population haïtienne », ont déclaré certains militants qui exigent la démission du Premier ministre Ariel Henry.
Présent à cette manifestation, l’un des initiateurs de cette mobilisation, Marc Antoine Maisonneuve dit minimiser la décision de la Banque de la République d’Haïti d’injecter 150 millions de dollars américains pour essayer de desserrer l’appréciation du billet vert sur la gourde. D’après le coordonnateur général de l’Espace de mobilisation nationale, c’est de la démagogie pour empêcher la population haïtienne de continuer avec leurs mouvements de revendications.
Cette solution a été mise en application à plusieurs reprises sans donner de résultats probants, a-t-il fait savoir.
Pour pallier la situation, il prône, entre autres, le renforcement de la production nationale, la restauration d’un climat sécuritaire favorable notamment à la promotion du secteur touristique et le plein emploi pour freiner le flux migratoire.
« Nous souhaitons vivement que le Premier ministre de facto, Ariel Henry entendre raison, sinon nous serons obligés de passer à d’autres phases », a lancé pour sa part, le coordonnateur général de la structure force de l’opposition radicale pour le changement (FORC), Abel Loreston. Ce dernier a pointé du doigt les anciens membres de l’opposition qui, suivant ses déclarations, font tout pour piétiner les mouvements de revendications de la population haïtienne.
Conjointement, durant cette journée de manifestation, les militants ont lancé plusieurs jets de pierres dans des stations d’essence dans la capitale pour réclamer ce précieux liquide. Ils ont dénoncé la vente illicite du carburant sur le marché informel, selon eux, les autorités concernées sont de connivence avec les responsables des stations de services.
Signalons que dans certaines villes de province plus précisément à Petit-Goâve, les habitants ont également dressé des barricades, des pneus usagés et enflammés pour montrer leurs mécontentements contre la mauvaise gouvernance du pouvoir en place. Ils ont manifesté ce lundi 29 août, pour dénoncer la cherté de la vie, la recrudescence de l’insécurité et la pénurie du Carburant dans le pays.
Vladimir Predvil
