À l'occasion de la Journée internationale de la jeunesse, ce 12 août, des étudiants de l'université d'État d'Haïti se sont penchés sur les conditions dans lesquelles vivent des jeunes en Haïti. Des étudiants de l'Institut national d'administration, de gestion et des hautes études internationales (INAGHEI) ont critiqué les autorités de l'État qui ne prennent aucune disposition pour améliorer les conditions de vie des jeunes dans le pays qui sont livrés à leur sort.
La journée internationale de la jeunesse vise à encourager l'action positive des jeunes dans différents domaines tels que l'éducation, la santé, le sport et autres. Cependant en Haïti, la jeunesse est oubliée par l'État. Livres à eux-mêmes, les jeunes s'adonnent souvent à des activités malsaines, dont la délinquance juvénile.
De nos jours, bon nombre de jeunes, surtout dans les quartiers défavorisés, ont intégré des foyers de gang pour subvenir à leurs besoins. À ce sujet, des étudiants de l'UEH se disent tous concernés par la dégradation du pays à tous les niveaux. Selon eux, la passivité du gouvernement serait l'une des raisons qui expliquent cette descente aux enfers.
« La jeunesse est l'avenir de toute société, qu'en est-il de la nôtre? Nous avons un ministère de la jeunesse qui ne sert à rien. Ont-ils recensé le nombre de jeunes vivant dans le pays?» s'interrogent ces étudiants qui dénoncent le fait que des fonctionnaires de l'État s'enrichissent alors que le gros peuple végète dans la misère. Avec de maigres dont ils disposent, ces jeunes disent organiser parfois des activités culturelles et intellectuelles pour aider d'autres jeunes surtout ceux des quartiers défavorisés.
Jovens Séraphin Noel, un jeune étudiant, a mis l'accent sur le fonctionnement des centres de formation universitaires qui sont tout aussi affectés par la crise sociopolitique du pays. Il dit avoir constaté que la quantité d'inscriptions pour cette année a baissé par rapport à l'an dernier.
Plus loin, il a déclaré que le déplacement massif des jeunes vers l'extérieur montre à claire que Haïti a de graves problèmes. Il en a profité pour demander aux dirigeants d'assurer l'avenir des jeunes et des enfants qui vont les remplacer.
«Nous avons tant besoin de l'accompagnement de nos leaders, surtout dans l'éducation. Malheureusement, rien ici n'est garanti», a-t-il dit en appelant les compétentes à garantir la sécurité de tous.
Entre-temps, ces étudiants affirment qu'ils sont prêts à se mettre aux services de la nation en vue d'aider à résoudre certains problèmes qui minent le quotidien du peuple haïtien. Tout en faisant le plaidoyer pour leur intégration dans les sphères décisionnelles, ils lancent un appel au gouvernement en vue d'œuvrer rapidement pour changer les conditions de vie des citoyens qui ne cadrent pas avec les prescrits de la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948.
Veron Arnault
