HAÏTI-INSÉCURITÉ

Le Sant Karl Levêque appelle à l’organisation des deux forces nationales pour le rétablissement du climat sécuritaire

Le Sant Karl Levêque se dit contre le déploiement d’une force internationale en Haïti. Lors d'une interview accordée au quotidien Le National, ce vendredi 11 août 2023, le coordonnateur général dudit centre plaide pour l’organisation des deux forces nationales ( l’Armée et la Police nationale d’Haïti). Conjointement, les responsables  du Sant Karl Levêque appellent les agents de l’ordre à avoir plus de maitrise lors de leurs interventions faisant référence  notamment au mauvais comportement affiché par des contre des réfugiés de Tabarre qui avaient pris refuge devant l’ambassade américaine.

 

 «Ils ont créé cette situation et après ils nous demandent de les payer pour nous aider. Ils ne sont pas des sauveurs», a déclaré le coordonnateur général du Sant Karl Levêque, Jean Gardy Maisonneuve. Pour lui, si les Haïtiens se mettent d’accord, ils peuvent résoudre cette crise socio-économique dans laquelle le pays est plongé depuis certains temps. « J'ai été en contact avec des membres de la PNH et des Forces armées,  ils nous ont clairement dit que cette situation peut être résolue dans trois mois ou plus si et seulement si on met à leurs dispositions des moyens efficaces.», a fait savoir  Jean Gardy Maisonneuve lors de cette interview. Les deux ans d' Ariel Henry ne sont que deux ans de  chaos. Ce gouvernement n'a rien fait de bon. Rien ne marche dans le pays. C'est la criminalité et le désordre total. C’est comme si ces gens ont un plan, une mission bien spécifique, puisqu'aucune condition n'est créée pour permettre à la population de vivre dans un climat de paix, dénonce-t-il.

 

 

En ce qui concerne les déplacés de Tabarre, le coordonnateur général du Sant Karl Levêque, Jean Gardy Maisonneuve, dénonce également la violence exercée par la PNH sur des Haïtiens qui se trouvaient dans l'espace de l'ambassade américaine, ce qui, d’après lui, n'est que la conséquence d'une politique étrangère criminelle à l'encontre des intérêts du peuple haïtien. 

 

En effet, la question de sécurité des vies et des biens de toutes les filles et tous les fils d'Haïti doit être assurée par l'État. La Constitution de 1987 en son article 41 prévoit qu': «aucun individu de nationalité haïtienne ne peut être déporté ou forcé de laisser le territoire national pour quelque motif que ce soit ». Cette disposition constitutionnelle nous porte à comprendre que l'État haïtien doit créer les conditions nécessaires pour que tout individu sur le territoire puisse vivre paisiblement sans avoir la crainte d'être traqué un jour comme un animal sauvage.

 

Selon Jean Gardy Maisonneuve, la situation actuelle est aussi le résultat d'un soutien inconditionnel des pays néocolonialistes envers ce gouvernement illégitime, impopulaire qu'ils nous ont imposé. « Nos compatriotes ont été abandonnés par le chef du CSPN en l'occurrence M. Ariel Henry, domicilié non loin du gang «Kraze Barye». Ce dernier n'ose jamais attaquer ses puissants voisins pourtant il crée constamment un climat de terreur dans les environs. C'est pourquoi dans notre position, nous voulons insister une fois de plus sur la complicité existant entre les criminels et les dirigeants politiques. Au lieu de recevoir l'assistance afférente, nos sœurs et nos frères ont une fois de plus été humiliés par la PNH qui joue le rôle de bourreaux dès qu'il s'agit de défendre les intérêts des décideurs publics incompétents et corrompus. Nous demandons à l'institution policière de se servir de cette même rigueur et de cette fougue lorsqu'ils auront à faire des interventions au Village de Dieu, à Croix des Bouquets, à Liancourt et autres »

 

Parallèment, le prêtre Maisonneuve qui a insisté sur le statut des victimes du 25 juillet, a rappelé que ce sont des personnes contraintes de fuir ou de quitter leur demeure à cause de la violence d'un groupe armé. Au regard des principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l'intérieur de leur propre pays,  ces individus maltraités font partie de la catégorie de personnes déplacées. Il a également précisé que ledit statut leur permet ainsi de bénéficier un ensemble de droits tels que le droit à une assistance humanitaire de base (nourriture, médicaments, abri, assistance psychologique) ainsi que le droit d'être protégé contre la violence physique. « Nous avons constaté avec beaucoup d'amertume que l'ambassade des États-Unis encore moins le gouvernement en place n'ont malheureusement pas orienté leurs actions en ce sens. Ces personnes déplacées ont été traitées comme de vulgaires voyous qui voulaient vandaliser les locaux de la mission diplomatique, cette dernière n'a pas su faire une meilleure considération de leur situation », déplore-t-il.

 

Par ailleurs, il estime que la PNH ne cesse d'afficher un comportement incompatible à son devoir en exécutant des ordres manifestement illégaux. Nous sommes conscients que le pays hôte est le premier responsable de la sécurité des représentants de l'État accréditant. Cependant, nous exigeons de notre chère Police nationale beaucoup plus de maitrise, plaide-t-il. Elle doit cesser d'avoir recours à des actions non proportionnelles au danger présent comme ils le font régulièrement lors des mouvements de protestation non violents, poursuit le défenseur des droits humains.

 

« Enfin, nous exhortons les représentants du CORE GROUP à la non-ingérence. Ils ont pour obligation d'arrêter de soutenir des hommes et des femmes politiques qui enfoncent le pays dans un abime sans fin, sinon des cas de figure comme celui du 25 juillet vont se reproduire tôt ou tard. Le SKL tient à rappeler qu’il existe des instruments juridiques nationaux et internationaux encadrant l'action des institutions, que ces dernières en fassent usage pour assurer et promouvoir le respect des droits humains en Haïti », conclut-il.

 

 

Vladimir Predvil 

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