Insécurité : les forces haïtiennes sont-elles dépassées par la situation ?

La force militaire tant attendue par le gouvernement ne semble pas être en passe de se matérialiser. Face à la montée inquiétante de l'insécurité, les autorités haïtiennes ont lancé un appel à l'aide internationale pour soutenir la police nationale dans sa lutte contre la criminalité.

Après des mois de discussions à l'échelle internationale, le Kenya s'est manifesté en tant que candidat pour diriger une force internationale en Haïti. Cependant, ce pays frère supporté par les États Unis propose uniquement, selon Miami Herald, de protéger des infrastructures clés telles que l'aéroport et les ports maritimes, laissant la tâche principale de rétablir la sécurité à la police haïtienne.

La Police nationale d'Haïti (PNH), mal équipée et en manque de formation adéquate, se retrouve face à sa responsabilité de rétablir l'ordre. Malheureusement, elle a souvent montré ses limites, avec de nombreuses opérations se soldant par des échecs cuisants.

Les autorités policières insistent sur la nécessité d'une formation pour permettre aux agents de répondre efficacement à la crise actuelle. Cependant, la gravité de la situation exige une réponse urgente et la police se trouve en sous-effectif, et encore plus avec le départ de nombreux agents dans le cadre d'un programme humanitaire des États-Unis.

Pour de nombreux observateurs, la crise dépasse les capacités de la police, estimant que les forces militaires pourraient offrir une solution plus robuste. Malgré la situation désespérée, un embryon de l'armée d'Haïti, mise sur pied par l'ancien président Jovenel Moïse, reste retranchée dans sa base, sans ordre d'intervention pour rétablir la sécurité.

Malgré les déclarations du Premier ministre Ariel Henry depuis mars 2023, exprimant son souhait de mobiliser les forces armées pour lutter contre les gangs, aucune action concrète n'a été entreprise jusqu'à présent.

Il convient de rappeler que le Colonel Eddy Marcelin avait déclaré en novembre 2021, avoir besoin d'un hélicoptère de combat, d'un char et deux véhicules d'assaut pour maîtriser les gangs. Cependant, les demandes sont restées sans réponse. Le gouvernement a commandé seulement quelques blindés pour le compte de la PNH.

La situation actuelle est alarmante avec une police nationale mal préparée et en sous-effectif, ainsi qu'une force armée réduite et sous-équipée. Face à la montée en puissance des gangs, le pays enfonce dans un chaos sans précédent, laissant présager des jours encore plus sombres.

 

 

Esdra Jeudy 

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