En voyage depuis le weekend dernier, le Premier ministre Garry Conille a multiplié ses rencontres aux Etats-Unis. A travers ses discussions, le chef du gouvernement s'exprime sur la nécessité pour le rétablissement d'un climat de paix dans le pays, la stabilité politique et des efforts pour organiser des élections, avant la date de la fin de son mandat.
En discussion avec la directrice du Fonds monétaire international, Kristalina Georgevia, le Premier ministre Garry Conille se dit déterminé à affronter les défis sécuritaires, économiques et sociaux qui attendent le peuple haïtien, dans un contexte assez difficile où la violence armée est devenue de plus en plus grave. En ce sens, le responsable d'Haïti compte sur l'appui du FMI et l'ensemble des partenaires du pays à l'international.
Dans une interview exclusive accordée à la Radio France International (RFI) le Dr. Garry Conille déclare que son voyage à l'étranger est bien une opportunité pour mobiliser la communauté internationale sur la situation d'Haïti où 80% du territoire est assiégé par les gangs, où la moitié de la population vit dans l'insécurité alimentaire et rencontre d'autres problèmes très sérieux au quotidien. Par ailleurs, le chef du gouvernement se confie sur le déploiement de la force multinationale dans le pays. Donc, M. Conille reste confiant quant à l'objectif de cette mission qui vise à contrecarrer la violence des gangs aux côtés de la Police et des soldats des FAD'H (Forces armées d'Haïti). Pour lui, dans les prochains jours, l'effectif doit augmenter significativement pendant que les acteurs haïtiens vont continuer à s'engager pour résoudre certaines difficultés liées aux infrastructures et logistiques, afin de rendre opérationnelle la force multinationale dans le pays.
En effet, le chef du gouvernement croit dans le soutien de ses partenaires internationaux d'agir le plus vite possible par rapport à l'urgence qu'il y a actuellement en Haïti. Le locataire de la primature promet qu'il va très bientôt reprendre contrôle de la situation et garantir un retour à la normale des activités. Pour lui, la sécurité est une urgence et il faut une réconciliation entre la Police et la population, voilà ce qui fera le succès des opérations policières contre les groupes armés, assure-t-il. Toutefois, il souligne la nécessité de renforcer les capacités d’intervention de l'institution policière, qui aura l’accompagnement des troupes étrangères dans la lutte contre les gangs.
L'actuel titulaire de la Primature n'a pas écarter pas la possibilité de dialoguer avec les groupes armés. « Il faut d'abord déposer les armes et reconnaître l'autorité de l'Etat avant tout dialogue. C'est cela la première démarche et ensuite on verra », a soutenu le Premier ministre. Pour rappel, les gangs ont créé une situation de tension à Gressier pendant l’absence du chef du gouvernement. Lors de ces attaques, ils ont assassiné plus d'une vingtaine de civils.
Oberde Charles
