L'insécurité, un obstacle majeur au fonctionnement des écoles, souligne le professeur Roody Edmé

L’Association professionnelle d'écoles privées dresse un bilan mitigé sur le fonctionnement des écoles privées dont la plupart ont dû quitter leur zone, à cause de l'impact de l'insécurité sur le fonctionnement de ces dernières dans les quartiers urbains «chauds» de Port-au-Prince.

En effet, l'école haïtienne connaît des jours sombres. En raison de l'invasion et de la domination des gangs dans diverses artères et quartiers du pays, plusieurs écoles ont été victimes d'attaques ou de vandalisme. La violence contre les écoles s'est accrue encore cette année, regrette le professeur Roody Edmé de l'Association des directeurs d'écoles d'Haïti.

Au cours des cinq dernières années, l'accès à l'éducation en Haïti est devenu de plus en plus difficile, voire compliqué. En dépit du fait que 80% des écoles du pays sont privées et payantes, les parents se débrouillent tant bien que mal pour acquitter les frais scolaires exorbitants, avec beaucoup de difficultés par rapport au coût élevé de la scolarité.

Après s'être débrouillés tant bien que mal pour réunir l'argent de la scolarité, l'insécurité et les troubles socio-politiques à répétition les obligent à garder leurs enfants à la maison, pour faire face à un autre défi qui est le travail en ligne.

Selon le professeur Roody Edmé, cette année encore, les enfants ont dû faire face au stress de l'insécurité, mais ont tant bien que mal bouclé l'année académique. «L'année a été certes bouclée, mais les lacunes accumulées durant cette année auront des incidences sur l'année prochaine», déclare-t-il en soulignant que la crise sociopolitique et économique que connaît le pays depuis ces dernières années a de graves conséquences sur la vie des apprenants haïtiens, et des parents qui investissent et s'investissent dans la formation de leur progéniture. Une situation qui souvent débouche sur l'abandon et la déscolarisation de beaucoup d'élèves et le risque d'échec chez certains.

M. Edmé appelle les nouveaux responsables de l'Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) à apporter des réponses fortes aux multiples difficultés que confronte le secteur, mais aussi de concert avec le ministère de la Justice et de la Sécurité publique, de trouver la meilleure formule devant permettre la libre circulation des élèves et professionnels de l'éducation pour l'année 2024/2025 à venir.

Se référant à la convention du 20 novembre 1989 relative aux droits de l'enfant, l'éducation est fondamentale et doit rester inviolable même en temps de troubles. L'école, les élèves, l'université, les enseignants et les parents doivent être en tout temps et en tout lieu protégés.

 

Gérard H. Résil

 

 

 

 

 

 

 

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