Des structures politiques qui ont leurs représentants au sein du Conseil présidentiel de la Transition (CPT) ont proposé aux éminentes personnalités de la CARICOM des formules pour sauver la transition politique. Ces membres, signataires de l’accord du 3 avril 2024, constatant un éventuel échec du CPT appellent à des changements profonds et des réformes au niveau de cet organe de l'exécutif qui dirige le pouvoir, en collaboration avec l’actuel chef du gouvernement, l’homme d’affaires, Alix Didier Fils-Aimé.
Il s’agit donc du parti politique les Engagés pour le Développement (EDE), une partie des membres signataires de l’accord du 21 décembre et le collectif 30 janvier, qui ont transmis à la CARICOM, une liste de trois propositions dans l’objectif, disent-ils de redresser cette transition. «Premièrement, un CPT de neuf membres ou les conseillers présidentiels inculpés seront remplacés. Les autres secteurs doivent décider du remplacement de leurs représentants ou de leur continuité. Deuxièmement, les 9 secteurs doivent se diviser en trois groupes pour réduire le Conseil présidentiel de la transition a trois membres. Finalement, constituer un Conseil Présidentiel de trois membres avec un représentant de la société civile, un juge en provenance de la Cour de Cassation et représentant de la classe politique» ont-ils précisé dans leur document.
Lors de la dernière réunion entre des parties prenantes de l’accord du 3 avril et les personnalités de la CARICOM, l’ensemble des acteurs haïtiens, notamment CLaude Joseph du parti EDE et Magalie Comeau Denis, membre signataire de l’accord Montana; ils ont en outre démontré que la présence des trois conseillers présidentiels indexés dans le scandale de corruption de la Banque Nationale de Crédit, ont davantage fragilise la transition dans un contexte de crise multidimensionnelle dans le pays. Pour Claude Joseph, la mise à l'écart de ces conseillers est une décision essentielle pour sauver l’image du Conseil et regagner la confiance de la population. Intervenant sur une station de radio de la capitale, l’homme politique affirme que les conseillers présidentiels se sont accaparés du pouvoir et appelle parallèlement au Président du CPT, Leslie Voltaire à respecter les clauses de l’accord du 3 avril qui a clairement mentionné les règles de fonctionnement du conseil, quoique le document de cet accord n’a pas encore été publié au journal officiel, Le Moniteur.
D’autre part, Magalie Comeau Denis, membre du bureau de suivi de l’accord de Montana, continue de dénoncer la mauvaise gestion du pouvoir faite par les conseillers présidentiels. Aujourd’hui, à en croire Mme Denis, les neuf conseillers présidentiels se sont tous mis d’accord pour diriger la transition, en dehors de l’accord du 3 avril. Elle a également soumis que les membres dudit accord n’ont pour l’instant aucun rapport avec Fritz Alphonse Jean,leur représentant au CPT.
Les membres de l’accord du 21 décembre, quant à eux, restent divisés sur leur position face à leur représentant, Louis Gérald-Gilles au CPT. Certains exigent leur démission, d’autres optent pour sa continuation au timon des affaires de l’Etat. En effet, c’est un conseil en chute libre ou des acteurs au pouvoir, comme le parti Fanmi Lavalas et tant d’autres ont déjà constaté son échec. En ce sens, le remplacement de certains membres ou des changements dans l’organisation du conseil, sont évidents pour sauver la transition, afin d'éviter une autre transition politique à la tête du pays.
Oberde Charles