Le Directeur Général a.i. de la Police nationale d’Haïti (PNH), Monsieur Rameau Normil, a tenu une importante réunion avec les responsables de différentes unités spécialisées de l’institution. Cette rencontre s'est déroulée le dimanche 19 janvier 2025 au siège de la Direction Générale de la PNH, à Clercine 8, commune de Tabarre, dans l'objectif d’évaluer la situation sécuritaire et de planifier des stratégies plus efficaces pour contrer les gangs armés. Une rencontre qui, toutefois, fait suite à la situation d'insécurité aggravante dans le département de l'Artibonite, notamment dans la commune de Gros-Morne.
Annoncée sur le compte officiel X (anciennement Twitter) de la PNH, cette rencontre visait à faire le point sur la situation sécuritaire du pays et à renforcer la coordination des interventions entre les unités spécialisées.
Dans un contexte marqué par une recrudescence de la violence armée et des défis liés à la sécurité publique, le chef de la PNH, confiant et conscient, a exhorté les responsables à redoubler d’efforts pour protéger les citoyens et citoyennes, et maintenir l’ordre.
Selon des sources proches de l’institution, les discussions ont porté sur l’évaluation des stratégies en cours, la planification de nouvelles opérations sur le terrain, et les moyens nécessaires pour améliorer l’efficacité des forces de l’ordre.
Cette réunion s’inscrit dans une volonté de redynamisation de la PNH face à l’insécurité croissante qui sévit dans plusieurs régions du pays, notamment dans le département de l'Artibonite et dans celui de l'Ouest.
En clôturant la rencontre, le numéro un de la Police nationale d'Haïti (PNH) a réaffirmé son engagement à renforcer les capacités opérationnelles, tant maritimes, aériennes que terrestres, de toutes les unités spécialisées en vue de restaurer la confiance de la population envers la Police nationale.
Détermination de Rameau, malgré tout
Dans un contexte d’insécurité persistante, où chaque jour qui se lève, les gangs, à travers les deux plus grands départements du pays (l'Artibonite et l'Ouest), sortent leurs griffes et sèment davantage la terreur à l'égard de la population, le Directeur Général a.i. de la Police nationale d’Haïti (PNH), Monsieur Normil Rameau, se dit prêt à satisfaire les desiderata de cette population sans défense.
Il faut rappeler que, toutefois, cette rencontre s'est tenue suite à l'urgence qui s'est présentée aux forces de l'ordre, où le samedi 18 janvier 2025, la commune de Gros-Morne, située au nord du département de l'Artibonite en Haïti, des bandits armés ont perpétré un carnage contre la population civile.
Carnage : au moins 11 assassinats
Cette commune, située à environ 31 km de la commune des Gonaïves, a été le théâtre d'un massacre perpétré par le gang Kokorat san ras.
Lors d'une cérémonie vaudou au cimetière de « Grepen », dans la localité de Campeche (située à 2,5 km, soit huit minutes de parcours), troisième section communale de Rivière Blanche de l'arrondissement de Gros-Morne, des membres du gang, venant d’une localité appelée Tibois D'homme, ont ouvert le feu sur les participants, causant la mort d'au moins 11 personnes et blessant grièvement 4 autres par balles, a appris la rédaction de *Le National* par téléphone, des habitants de cette localité.
En outre, joint par téléphone, M. Hubert Cénéac, agent exécutif de la mairie de Gros-Morne, a expliqué que « cette attaque serait liée à des tensions locales, notamment l'opposition de certains citoyens à l'installation d'un poste de péage près du cimetière, ainsi qu'à un ancien conflit foncier », a-t-il souligné.
Double face du massacre
De plus, a confié un témoin de la zone, gardant l'anonymat, « les assaillants, circulant à moto, ont semé la terreur dans la commune tout au long de la journée », a-t-il expliqué au quotidien *Le National*, en s'assurant qu'il ne faut pas ignorer que cette attaque meurtrière a un double versant.
D’abord, elle est issue d’un conflit de spoliation (de terrain) où des habitants de la localité de Campeche vendent des terrains à plusieurs personnes en même temps, prétendant contrôler la zone.
De l’autre côté, après que certaines personnes (plaignants et plaignantes) ont expliqué la situation aux gangs de Tibois D'homme, ces derniers, voulant à tout prix contrôler Campeche, ont procédé par la force des armes, créant la peur et la crainte en perpétrant ce carnage.
Ce drame s'inscrit dans un contexte de violence accrue dans la région de l'Artibonite (placée à environ 123 km, distance par la route nationale no 1, de Port-au-Prince, la capitale d'Haïti), où les gangs armés multiplient leurs attaques contre les populations civiles pour étendre leurs pouvoirs.
Alors que les autorités locales ne cessent de déplorer le manque d'effectifs et de ressources matérielles pour assurer la sécurité des habitants face à ces menaces persistantes, malgré l'arrivée de 217 officiers de police kényans à Port-au-Prince le 18 janvier 2025 pour compléter la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) et du renforcement de la PNH le vendredi 10 janvier 2025, après la cérémonie de graduation de 739 agents de police dont 213 femmes et 526 hommes issus de la 34e promotion de la Police nationale d'Haïti (PNH), l'espoir de vivre un brin de paix semble être dans l'impasse jusque-là.
Elmano Endara JOSEPH