Coup de tonnerre. Les États-Unis gèlent leur financement destinés à financer la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), alors qu'une nouvelle troupe d'officiers salvadoriens vient d'atterrir sur le tarmac de l'aéroport international Toussaint Louverture, ce mardi 4 janvier 2025.
En effet, les États-Unis ont demandé aux Nations unies de geler leur contribution aux fonds destinés à soutenir la MMSS, chargée d'aider la Police nationale dans la lutte pour pacifier le pays, selon ce qu'a rapporté le média français RFI. « Nous avons reçu une notification officielle des États-Unis de suspension immédiate » de 13,3 millions de dollars déjà versés à ce fonds, a précisé Stéphane Dujarric, un des porte-parole de l’ONU.
Quoique les États-Unis s’abstiennent d’envoyer leurs soldats en Haïti, ils avaient promis un large financement à la force multinationale. Avec 15 millions de dollars, les États-Unis étaient le deuxième contributeur de ce fonds derrière le Canada, qui a versé 63 millions. « Sur les 15 millions versés par Washington, 1,7 million a déjà été dépensé », a précisé Stéphane Dujarric, ajoutant que les 13,3 millions restants étaient désormais gelés.
Cette nouvelle survient alors qu’un énième contingent de policiers salvadoriens, composé de soixante-dix officiers, a été accueilli aujourd’hui à l’aéroport international Toussaint Louverture par une délégation dirigée par le président du Conseil de transition, Leslie Voltaire, accompagné du commandant en chef de la MMSS, Godfrey Otungue, du directeur général a.i. de la police haïtienne, Rameau Normil, ainsi que des ambassadeurs français et canadien, André François Giroux et Antoine Michon, accrédités en Haïti, entre autres.
Le coordonnateur du CPT a salué les efforts consentis par ces braves policiers, venus renforcer l’effectif de la mission. Il a exprimé sa reconnaissance envers ces derniers, qui ont abandonné leurs familles ainsi que leur patrie pour venir en aide aux autorités haïtiennes dans la lutte pour pacifier le pays.
La décision de l’administration Trump intervient dans un contexte difficile, où les gangs armés continuent d’étendre leur emprise et où la police nationale, soutenue par la mission, peine à rétablir la sécurité dans le pays. Il convient de souligner que cette force, dirigée par le Kenya, fait déjà face à un manque de financements, de matériel et d’effectifs. Sur les 2 500 officiers censés constituer la MMSS, seulement près de 800 ont été déployés.
Cet arrêt de subvention met, pour certains, en péril l’avenir de la mission en Haïti, des officiers ayant à maintes reprises dénoncé un retard de paiement. Parallèlement, plus d’un se demande si cette nouvelle ne signe pas la fin de cette mission dans le pays et si les policiers ne vont pas rentrer chez eux.
Sheelove Semexant