Insécurité : Kenscoff en proie à la violence des gangs armés

Selon le dernier rapport partiel du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) publié le samedi 1e février 2025, au moins 50 personnes ont été tuées lors des attaques perpétrées par des gangs armés  dans la commune de Kenscoff, dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 janvier 2025.

Le Réseau national de défense des droits humains  rapporte également que plusieurs dizaines de blessés ont été transportés d'urgence à l'hôpital de Fermathe, tandis que 500 autres personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers, laissant derrière elles leurs biens et leurs souvenirs.  « Ces attaques rappelle la crise  sécuritaire profonde qui secoue Haïti depuis des années. Les gangs armés, de plus en plus puissants et organisés, contrôlent des pans entiers du territoire. Ils multiplient les exactions, rançonnant les habitants, commettant des enlèvements et des assassinats. », dénoncent les responsables.

De son côté, le maire de Kenscoff, Jean Massillon, s'est exprimé  sur le bilan de ces attaques, évoquant un nombre de victimes qui risque de s'alourdir. Il a indiqué que la population lui avait signalé une quarantaine de morts entre lundi et mardi, et que les violences se sont poursuivies jeudi et vendredi. « Des témoignages glaçants font état de personnes tuées dans leurs maisons ou alors qu'elles travaillaient dans les champs. »

En outre, le RNDDH, par la voix de son coordonnateur Pierre Espérance, critique vivement la passivité des forces de l'ordre et dénonce l'absence de mesures préventives qui auraient pu éviter ce carnage. L'organisation de défense des droits humains souligne l'impunité dont jouissent les gangs armés et le manque de volonté politique pour mettre fin à leurs exactions.

Rappelons que le  Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé avait fait savoir lors d'une conférence de presse, que le gouvernement et les forces de l'ordre étaient informés de l'imminence de l'attaque. En ce qui concerne, cette déclaration a suscité l'indignation de la population, qui s'interroge sur la capacité des autorités à prévenir de tels actes de violence. Pour sa part, le porte-parole de la Police Nationale d'Haïti, Michel-Ange Louis-Jeune, avait  annoncé qu'une vingtaine d'assaillants armés avaient été mortellement blessés lors des affrontements avec les forces de l'ordre. Cependant, cette information contraste avec le bilan humain désastreux du côté de la population civile dans la commune de Kenscoff.

 

Vladimir Predvil

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES