La Fondation Zile tire la sonnette d'alarme face aux conséquences des rapatriements des ressortissants haïtiens

La Fondation Zile se dit extrêmement préoccupée face aux récentes déportations massives des États-Unis vers Haïti et la République dominicaine. La structure estime que ces mesures mettent en péril la stabilité sociale et économique des deux pays partageant l'île.  

En effet, la Fondation rappelle qu'Haïti fait face à une période de troubles constants, marquée par une crise alimentaire et sécuritaire accrue. Cette situation a conduit plusieurs agences onusiennes à encourager la communauté internationale à surseoir aux déportations des migrants haïtiens, afin de limiter les conséquences de ces rapatriements forcés sur la population, déjà en proie à de multiples difficultés.  

L'organisme bilatéral de défense des droits humains illustre les conséquences de ce flux de déportations des États-Unis, notamment par une aggravation de la crise humanitaire en Haïti. "L'arrivée massive de déportés dans un pays sans capacité d'accueil accroît l'insécurité alimentaire et le manque d'accès aux services de base, exacerbant la situation de vulnérabilité extrême", explique la Fondation.  

De plus, elle met en avant une réduction du flux de transferts de fonds, arguant que la migration haïtienne et dominicaine aux États-Unis génère plus de 15 milliards de dollars de transferts de fonds annuels, y compris des envois informels. Elle évoque également une augmentation de l'instabilité sur l'île, en raison de l'incapacité du pays à réintégrer les déportés, ainsi qu'une croissance des tensions dans les relations bilatérales avec une exacerbation de la migration irrégulière, l'exploitation par les réseaux de traite des personnes et le recrutement par les gangs armés haïtiens.  

Face à cette situation, la Fondation recommande la mise en place d'un programme de réinsertion des rapatriés avec un plan de deux ans et un financement d'urgence américain pour la création de zones franches à la frontière, afin d'offrir des emplois aux déportés et de garantir leur stabilité économique. Elle préconise également la mise en place d'un programme de régularisation migratoire aux États-Unis et en République dominicaine pour les Haïtiens ayant des attaches familiales et professionnelles ou ayant résidé au moins trois ans, ainsi que le renforcement de la coopération internationale pour soutenir la stabilité en Haïti et éviter que les déportations n'aggravent la crise.  

Par ailleurs, la Fondation suggère la création de couloirs humanitaires permettant aux déportés d'accéder aux services de base et à des opportunités d'emploi en Haïti ou dans des pays tiers. Elle prône également un dialogue intergouvernemental impliquant des organisations internationales telles que l'OEA et l'ONU, afin de concevoir des stratégies de développement en Haïti et de réduire la pression migratoire, notamment sur la République dominicaine, ainsi qu'une surveillance des droits humains afin d'assurer que les déportations et rapatriements soient mis en œuvre dans le strict respect des normes internationales et de la dignité humaine.  

Enfin, elle appelle à une action internationale efficace, invitant les États-Unis à utiliser leur leadership pour promouvoir des solutions durables qui réduisent les flux migratoires insulaires vers leur territoire, tout en adoptant des mesures fermes pour lutter contre le trafic d'armes et de munitions déstabilisant l'île.  

 

Sheelove Semexant 

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