Le Parquet de Port-au-Prince a annoncé, le mardi 10 juin 2025, le gel des comptes bancaires de plusieurs personnalités haïtiennes sanctionnées par le Conseil de sécurité des Nations unies, pour des actes de blanchiment d’argent, de financement de gangs armés et de trafic d’armes de destruction massive.
L'État haïtien s'est finalement prononcé sur les dossiers de sanctions imposés à d’anciens responsables de l'État, des hommes d'affaires en autres, sanctionnés par les Nations unies, les États-Unis, le Canada et la République dominicaine. Lors d'un point de presse, le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Frantz Monclair, informe que sur la base des résolutions 2653, 2700 et 2752 des Nations unies et du décret du 30 avril, le ministère de la Justice a décidé par acte d'huissier, le 2 juin dernier, de procéder au gel bancaire des personnes épinglées.
"Nous, l'État haïtien, sommes membres fondateurs des Nations unies et à ce titre les décisions prises en Conseil de sécurité de l'ONU sont opposables à nous", a déclaré M. Monclair pour justifier la raison de cette décision.
Le magistrat précise que depuis le 6 juin, le chef du parquet a adressé une correspondance à des institutions spécialisées en matière d'enquête financière, telles que l'Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF) et l'Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), en vue de diligenter une investigation sur les personnes sanctionnées par l'ONU, pour leur implication dans la crise sécuritaire qui gangrène la société haïtienne.
Parallèlement, le commissaire a indiqué qu'une demande d'entraide pénale a été acheminée, depuis le 21 mars dernier, aux autorités canadiennes, américaines ainsi qu'à celles de la République dominicaine, en vue d'obtenir davantage d'informations sur les éléments de preuve et les charges imputées à ces ressortissants haïtiens. Cette requête, souligne-t-il, vise à savoir de fond en comble sur quoi sont fondées ces accusations afin de donner suite à ce dossier.
Sheelove Semexant
