Un nouveau massacre vient endeuiller la nation. Les 11 et 12 septembre 2025, dans la localité de Laboderie, commune de Cabaret, plus d’une cinquantaine de personnes ont été assassinées par des membres de la coalition criminelle Viv Ansanm. Selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), les assaillants ont également incendié des dizaines de maisons, semant la terreur et la désolation.
Au lendemain de cette tuerie, le 14 septembre, plusieurs corps n’avaient toujours pas été retrouvés. Des cadavres gisaient dans les broussailles, certains dévorés par des chiens affamés. Des survivants ont fui par la mer en canot, tandis que d’autres ont trouvé refuge dans des villes voisines, selon le RNDDH.
Les gangs armés accusent les habitants de Laboderie d’être des informateurs de la police. Les exécutions sommaires, les incendies, les pillages et les viols se sont multipliés dans une atmosphère de terreur absolue.
Face à cette tragédie, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) s’est limité à exprimer sa « profonde indignation » dans un communiqué. Une réaction jugée insuffisante par de nombreux observateurs, alors que les massacres se multiplient dans l’indifférence des autorités.
De l’autre côté, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a également condamné cette « attaque brutale » sur son compte X, appelant la communauté internationale à renforcer la Mission Multinationale de Sécurité (MMAS). Cette force, dirigée par le Kenya, est déployée en Haïti depuis plus d’un an dans l’objectif d’épauler la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les Forces Armées d’Haïti (FAd’H) dans la lutte contre le grand banditisme dans le pays. Toutefois, sous-équipée et sous-financée, la MMAS peine à faire le poids face aux gangs.
Le massacre de Laboderie s’inscrit dans une série d’attaques sanglantes perpétrées par des groupes armés depuis la fin de l’année 2024, notamment les 10 au 11 décembre 2024, le gang Gran Grif de Savien a attaqué le centre-ville de Petite-Rivière de l’Artibonite, tuant au moins 15 personnes, dont 2 fillettes et 2 garçonnets. Une dizaine de maisons ont également été incendiées, 3 véhicules détruits, et plusieurs personnes enlevées.
Une attaque nocturne a été orchestrée par des bandits dans la commune de Tabarre du 24 au 25 février 2025, au cours de la quelle, plusieurs personnes ont été victimes. À delmas 30, toujours en février, plusieurs civils dont des enfants ont été tués par la coalition Viv ansanm. Un cadavre a été transporté dans une bouette et les habitants ont été contraint de fuir leurs foyers.
D’après le rapport trimestriel du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), au moins 1.520 personnes ont été tuées, 609 blessées, 620 enlevées, 333 cas de violences sexuelles dont 96% de viols collectifs. Pendant cette période, dans des violences armées, principalement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, suivie par les départements de l'Artibonite et du Centre.Au cours de cette même période, le nombre total d'assassinats en Haïti s'élevait à 4864.
Le rapport note que la tuerie de masse de Pont Sondé (Bas Artibonite) en octobre 2024, ayant fait plus de 100 morts, a marqué un tournant majeur dans le cycle de la violence entre les gangs et les groupes dits « d'autodéfense ». Plusieurs autres massacres ont suivi également dont a Warf Jérémie, où plus de 207 personnes ont été exécutées par le gang de Wharf Jérémie. La majorité étaient des personnes âgées accusées de pratiquer le vaudou et d'être à l'origine de la maladie de l'enfant du chef de gang.
Le rapport du BINUH rappelle également la tuerie de masse de Pont Sondé (Bas Artibonite) en octobre 2024, qui a fait plus de 100 morts. Ce massacre a marqué un tournant dans le cycle de violence entre gangs et groupes d’autodéfense.
Parmi les autres atrocités figurent celle du Wharf Jérémie où plus de 207 personnes ont été exécutées par le gang local. La majorité des victimes étaient des personnes âgées, accusées de pratiquer le vaudou et d’être à l’origine de la maladie d’un enfant du chef de gang.
Malgré l’ampleur de ces cruautés, le gouvernement haïtien, le conseil présidentiel de transition (CPT) ainsi que la communauté internationale ne semblent en mesure de freiner l’escalade de la violence. Les condamnations se multiplient, mais les actions concrètes tardent à se faire sentir. Pendant ce temps, les gangs continuent de massacrer, de piller et de terroriser une population livrée à elle-même.
Likenton Joseph