RNDDH dénonce le massacre de Laboderie et l’escalade de la violence

Plus d'une cinquantaine de membres de la population civile ont été assassinés au cours du dernier massacre orchestré par des bandits armés, dans la localité de Laboderie, à Cabaret, selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), qui se montre préoccupé par la détérioration du climat sécuritaire dans le pays.

Le RNDDH monte au créneau pour dénoncer le carnage orchestré à Laboderie et qui a coûté la vie à des dizaines de citoyens, dont des femmes, des enfants et des vieillards. Dans son dernier rapport sur la détérioration des conditions sécuritaires, l'organisation souligne le contraste entre ce massacre et l'appel aux retours lancé par le chef de la structure terroriste, qui parle de paix.

La responsable de programme de cette structure, Marie Rosie Auguste Ducénat, indique que cette escalade de violence témoigne de la volonté des assaillants de provoquer le chaos et la désolation au sein de la population civile. Elle précise que de mars 2019 à juin 2025, le RNDDH a recensé dix-neuf (19) invitations à rentrer chez elle, lancées par les bandits à la population, suite à des accords de paix conclus entre gangs armés rivaux. «Nous estimons que la preuve la plus flagrante du caractère farfelu de l'invitation est cette attaque perpétrée à Laboderie», dit-elle.

Elle avance qu'au lendemain de ces ententes qui ne durent que quelques mois, voire quelques jours, comme cela vient d'être prouvé, la population est toujours victime, soit de la part des bandits contrôlant les zones dans lesquelles elle évolue, soit lors d'attaques fomentées par les gangs rivaux avec lesquels l'entente venait d'être trouvée. « Il est donc évident que les accords de paix entre bandits armés ne sont toujours que de courte durée. Et les promesses faites à la population de la laisser vivre en paix, sans s'en prendre à elle, n'ont jamais été tenues» , a-t-elle déclaré.

Soulignant que ces appels de paix ne sont que l'expression de leurs inquiétudes par rapport aux éventuelles décisions de l'international ou une ruse pour protéger leurs intérêts économiques, électoraux ou politiques. « Le RNDDH estime que ce que les bandits armés présentent depuis 2019 comme étant des accords de paix ne constituent en fait que des trêves sporadiques, souvent limitées à un quartier ou à un poste de péage, négociées à la hâte en raison d'intérêts économiques immédiats et mesquins, au détriment de la population», lit-on dans ce rapport. Le rapport ajoute que ces tactiques visent à leur permettre d'asseoir leur pouvoir ou, pire, de disposer de personnes pouvant leur servir de boucliers humains en cas d'éventuelles attaques des forces de l'ordre, en démantèlement des gangs armés.

La défenseure des droits de l'homme a fustigé le laxisme des autorités étatiques face à ces appels, arguant que les représentants du pouvoir exécutif espèrent que par leur silence leur responsabilité ne sera pas mise en cause en cas d'une nouvelle vague d'attaques. Cependant, dit-elle, rien n'est moins faux, car c'est aux autorités, qu'elles soient établies ou de transition, qu'il revient d'assurer la sécurité de la population haïtienne, et non aux bandits armés porteurs de projets douteux et criminels.

Ainsi, le RNDDH réclame le démantèlement des gangs armés ; la poursuite des bandits armés, quels qu'ils soient, pour les nombreux crimes perpétrés contre la population ; le dédommagement des survivants et victimes des atrocités commises par les bandits armés depuis 2018 ; un processus inclusif, mis en place et dirigé par les autorités, avec l'implication de la société civile des zones concernées et la protection effective des victimes et des survivants des différents épisodes de violence enregistrés dans le pays.

Sheelove Semexant

 

 

 

 

 

 

 

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